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Avis de l'Agence sanitaire

Poissons : comment les consommer sans risque

Par Thierry Duberral

Deux portions par semaine, c'est que recommande l'Anses pour la consommation de poissons. Les femmes enceintes et les enfants doivent faire l'objet d'une attention particulière.

JAMESON ZED/SIPA

Consommer du poisson, c’est bon pour la santé, mais comment ? Dans un avis publié ce jour, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses)  a évalué  « les effets bénéfiques pour la santé des acides gras dont les poissons constituent une source privilégiée, ainsi que les niveaux de contamination des poissons en dioxines, dont l’action toxique sur le système nerveux central est particulièrement importante pendant la période périnatale. »
Pour permettre une couverture optimale des besoins en nutriments tout en limitant le risque de surexposition aux contaminants chimiques, l’Anses recommande la consommation de 2 portions de poissons par semaine,  en variant les espèces et les lieux d’approvisionnement (sauvage, élevage, lieux de pêche etc...)

Concernant  les poissons d’eau douce fortement bio-accumulateurs (anguille, barbeau, brème, carpe, silure), leur consommation doit être limitée :

- à 1 fois tous les 2 mois pour les femmes en âge de procréer, enceintes ou allaitantes ainsi que les enfants de moins de 3 ans, les fillettes et les adolescentes;

- à  2 fois par mois pour le reste de la population.

Pour les poissons prédateurs sauvages, il est recommandé aux femmes enceintes ou allaitantes et aux enfants de moins de 3 ans, de limiter la consommation de poissons prédateurs  (lotte (baudroie), loup (bar), bonite, anguille, empereur, grenadier, flétan, brochet, dorade, raie, sabre, thon...), et d’éviter, à titre de précaution, celle d’espadon, marlin, siki, requin et lamproie.

Le risque microbiologique

Les produits de la mer et des rivières peuvent être contaminés par des microorganismes pathogènes d’origine humaine, animale, hydrique ou tellurique présents dans l’eau douce ou salée. Les coquillages, en filtrant l’eau, peuvent concentrer de grandes quantités de bactéries, virus et parasites et à ce titre représentent une source de contamination humaine s’ils sont collectés en zone polluée.
Ces dangers biologiques étant majoritairement détruits par la cuisson, les principaux risques sont liés à la consommation des produits crus ou insuffisamment cuits, ou recontaminés après cuisson. 


L’application des bonnes pratiques d’hygiène au domicile

 - Le respect de la chaine du froid, de la température (4°C) et des durées de conservation des aliments réfrigérés et la prévention des transferts de contamination (hygiène du réfrigérateur, lavage des mains, nettoyage des ustensiles et des surfaces, etc.) ;

- Pour les amateurs de poissons crus (au domicile), une congélation pendant 7 jours dans un congélateur domestique permettant de détruire les parasites potentiellement présents ;

- La consommation des coquillages et fruits de mer crus dans les deux heures qui suivent la sortie du réfrigérateur.

- Enfin, la consommation de poissons et fruits de mer crus ou insuffisamment cuits est déconseillée aux populations sensibles (femmes enceintes, personnes âgées, personnes immunodéprimées ou souffrant d’une pathologie sous jacente i.e. cancer, diabète, hépatopathie, infection par le VIH, etc.). 

S’agissant spécifiquement du risque de listériose, les populations sensibles doivent éviter de consommer les produits de la mer les plus fréquemment contaminés ou qui permettent la croissance de Listeria monocytogenes : les produits fumés conservés au froid (poisson, fruits de mer), les coquillages crus, les poissons crus et produits à base de poisson cru (ex : tarama) et les crustacés décortiqués vendus cuits (Il est préférable de cuire soi-même ses crustacés).

(Source : Anses)