ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Valvulopathies : l'importance du dépistage et d'une prise en charge adaptée

"C notre Santé"

Valvulopathies : l'importance du dépistage et d'une prise en charge adaptée

Par Thierry Borsa

Plus de 1,8 million de personnes en France souffrent de maladies des valves cardiaques. Dans l'émission "C notre Santé" sur la chaîne YouTube de Pourquoi Docteur, le Dr Beltran Levy-Praschker, chirurgien thoracique et cardio-vasculaire, fait le point sur les causes, les symptômes et la prise en charge de ces maladies.

MOTS-CLÉS :

Notre coeur est une pompe. Plus précisément un muscle qui fonctionne comme une pompe. Il est divisé en quatre cavités, deux cavités supérieures nommées oreillettes gauche et droite et deux cavités inférieures nommées ventricules gauche et droit. Ces dernières envoient le sang dans les artères, les oreillettes reçoivent le sang qui revient des veines. Un circuit vital contrôlé par quatre valves : la valve mitrale et la valve tricuspide qui gèrent la circulation sanguine entre les cavités inférieures et les cavités supérieures et la valve aortique et la valve pulmonaire qui régulent l'écoulement du sang des cavités inférieures vers les artères. Lorsque l'une de ces valves ne fonctionne pas correctement, c'est tout le flux sanguin qui est perturbé, ce qui fait courir un risque vital au patient.

Une échographie cardiaque pour poser le diagnostic

Les principaux symptômes des valvulopathies sont : le souffle court, une sensation de fatigue au moindre effort, une pression sur la poitrine, des palpitations ou des battements irréguliers du coeur. Mais ces symptômes peuvent être perçus comme de simples signes de vieillissement. C'est là le principal danger de ces pathologies : l'espérance de vie moyenne d'un patient atteint de valvulopathie est d'environ 2 ans. Ce qui signifie qu'un examen approfondi face à ces symptômes est indispensable -seule une échographie cardiaque permet de poser la diagnostic avec précision- et que les patients doivent être pris en charge très vite.

Un traitement le plus souvent interventionnel

Le traitement des valvulopathies est presque toujours interventionnel, c'est-à-dire qu'il est rare qu'il puisse se limiter à un traitement médicamenteux. Lorsqu'une valve est atteinte, il est nécessaire de la réparer ou de la remplacer, soit par voie chirurgicale, soit par voie percutanée, c'est-à-dire sans ouvrir le thorax mais en passant par les vaisseaux sanguins.

La réparation de la valve est une intervention qui consiste le plus souvent à poser un anneau permettant de remodeler l'orifice par lequel circule le sang. Lorsque le remplacement de la valve est nécessaire, deux techniques d'intervention existent. La première est la voie chirurgicale qui consiste à réaliser une opération à coeur ouvert qui ne peut se faire que lorsque le patient est dans un état de santé général qui l'autorise. 

Réparation ou remplacement de la valve

Cette intervention permet de poser une nouvelle valve, soit biologique, en tissus de porc le plus souvent, soit mécanique en remplaçant la valve maladie par un dispositif mécanique composé de titane ou de carbone. Ces derniers sont recommandés chez les patients des moins de 65 ans : leur durée de vie est longue mais elles nécessitent en revanche la prise régulière de médicaments anticoagulants. Pour les patients plus âgés, le choix de la valve biologique est souvent préféré : elle dure moins longtemps mais ne nécessite aucun traitement d'accompagnement.

L'autre méthode consiste à poser la valve de remplacement -là encore le choix existe entre valve biologique ou mécanique- par voie percutanée : la valve est introduite par les vaisseaux sanguins et dirigée vers le coeur où elle vient se mettre en place en se superposant à la valve défectueuse.

Le rôle de la "heart team"

Ces interventions qui imposent donc plusieurs choix dépendant de l'âge et de l'état de santé du patient imposent aux médecins de travailler en coordination, c'est ce que l'on appelle la "heart team" qui rassemble le chirurgien cardiaque, le cardiologue, l'angioplasticien et le plus souvent aussi l'anesthésiste et le médecin généraliste qui se concertent sur la meilleure stratégie pour la prise en charge du patient.