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Vieillissement

Déclin cognitif : l’âge n’est pas la seule explication

Par Mégane Fleury

D’après des spécialistes en gériatrie, le déclin cognitif serait plutôt lié à l’état de santé global des personnes. Des maladies, potentiellement liées à l’âge, augmentent plus le risque de déclin cognitif que l’âge en lui-même. 

KatarzynaBialasiewicz/ISTOCK

"On nous a longtemps enseigné que les troubles cognitifs faisaient partie du vieillissement", explique Christopher R. Carpenter, médecin urgentiste spécialisé en gériatrie. Lors d’une conférence organisée par The American Geriatrics Society, le professeur et ses confrères ont remis en question ce postulat. D’après leurs conclusions, le déclin cognitif serait plutôt lié à l’état de santé global et pas seulement à l’âge. 

Des symptômes qui apparaissent très tôt 

Différents spécialistes se sont rassemblés lors de cette conférence qui a eu lieu entre le 26 et le 27 mars aux Etats-Unis. Selon eux, l’âge reste un facteur de risque principal pour le déclin cognitif, mais d’autres éléments peuvent l’expliquer. "La recherche médicale contemporaine montre que les changements corporels qui conduisent à la démence apparaissent longtemps avant les symptômes, que l’on associe souvent à la vieillesse, précise Christopher R. Carpenter. Cela soulève une question : est-ce que c’est vraiment l’âge qui cause le déclin cognitif ou est-ce plutôt les maladies, que nous associons à l’âge maintenant car nous vivons plus longtemps ?" Les différentes sessions organisées lors de la conférence prouvent que le déclin cognitif n'est pas une caractéristique systématique du vieillissement. Les chercheurs se sont également intéressés aux relations entre le déclin cognitif et la santé de différents organes. Par exemple, des problèmes de cognition sont un indicateur important du risque de mortalité ou d'admission à l'hôpital chez des personnes atteintes d'insuffisance cardiaque.

Anticiper l’arrivée de la maladie 

Une partie de la recherche scientifique s’intéresse aujourd’hui aux signes précoces des maladies neurodégénératives, dont Alzheimer. Une étude parue récemment montre que faire des siestes régulièrement peut être un symptôme précoce car la maladie agit sur les zones du cerveau dédiée à l’éveil diurne. D’autres chercheurs ont prouvé que la présence de troubles de la mémoire chez des personnes jeunes et qui ont des antécédents familiaux d’Alzheimer témoigne d’un risque élevé de développer la maladie plus tard. D'après France Alzheimer, plus de 35 millions de personnes en seraient atteintes à travers le monde.