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Don d'organes

Etats-Unis : la crise des opioïdes fait augmenter le nombre de greffes

Par Mégane Fleury

Le nombre d’organes prélevés chez un donneur ayant succombé à une overdose est en augmentation constante outre-Atlantique, en particulier pour les chirurgies cardiaques. 

gorodenkoff/istock

Aux États-Unis, la crise des opioïdes permet une augmentation significative des transplantations cardiaques dans le pays. Des chercheurs ont mené une étude sur les caractéristiques des donneurs et la sécurité de ces greffes. Les résultats ont été publiés dans la revue spécialisée The Annals of Thoracic Surgery. 

De plus en plus de donneurs décédés d’une overdose 

En 2017, sur l’ensemble des transplantations cardiaques réalisées dans 11 États américains, plus de 20% des donneurs étaient décédés d’une overdose. En comparaison, en 2000, dans la majeure partie des États américains, moins de 1% des donneurs étaient morts d’une overdose. Le taux le plus élevé était de 5,6% et concernait seulement un État.

L’overdose est devenue la quatrième cause de décès des donneurs dans ce type de greffe : elle a été multipliée par 14 entre 2000 et 2017. 

Des donneurs en bonne santé 

Les chercheurs ont analysé le profil des donneurs décédés d’une overdose. Ils constatent que leur moyenne d’âge est inférieure à 40 ans, et que le diabète ou l’hypertension sont peu fréquents chez eux en comparaison à la moyenne des donneurs. Selon eux, les victimes d’overdose ont un cœur suffisamment en bonne santé pour devenir donneur.

"En l’absence de différences significatives entre les taux de survie des receveurs d’un organe prélevé chez une personne décédée d’une overdose et les autres, précise le Dr Moazami, auteur de cette étude, accroître ce type de dons semble approprié, cela augmentera potentiellement le nombre de cœurs disponibles pour la transplantation". 

Le risque d'hépatite C

La principale inquiétude de la communauté scientifique à l’égard de ces organes est le risque d’hépatite C. La consommation de drogues par injection augmente considérablement le risque d’en être atteint. Selon le Dr Moazami, les outils médicaux permettant de tester la maladie se sont considérablement améliorés et les traitements également. Aujourd’hui, il est possible de soigner la maladie. 

D’après United Network for Organ Sharing, l’organisme américain en charge de l’administration des greffes, plus de 36 500 transplantations ont été effectuées dans le pays en 2018. Ce chiffre n’avait jamais été atteint jusqu’ici.