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Saint-Rogatien

Cancer : un "excès de risque" chez les jeunes dans une commune de Charente-Maritime

Par Charlotte Arce

À Saint-Rogatien et à Périgny, deux communes de Charente-Maritime, de nombreux de cancers et de leucémies ont été recensés chez les plus jeunes. Au point qu’une étude épidémiologique vient de pointer l’"excès de risque" encouru par les moins de 24 ans résidant à Saint-Rogatien.

KatarzynaBialasiewicz/iStock

Les résultats de cette étude, les habitants de Saint-Rogatien et de Périgny les attendaient avec impatience. Alors qu’un nouveau cas de leucémie a été détecté au printemps chez une jeune fille de 14 ans résidant à Saint-Rogatien – le sixième de de la commune en six ans -, la Ligue de lutte contre le Cancer a livré les résultats de son enquête épidémiologique, menée auprès des deux communes.
Son objectif ? Déterminer si les cas de cancers et de leucémies y étaient plus nombreux que dans les autres villes de la région.

Un sur-risque très localisé

Ses résultats sont clairs : elle ne conclut pas à une fréquence globale plus élevée de cancers et de leucémies dans ces deux communes. Elle pointe en revanche que les jeunes de moins de 24 ans résidant à Saint-Rogatien sont plus exposés au risque de développer une de ces maladies.

"Cette étude révèle que globalement, statistiquement sur la population générale, il n'y a pas d'avantage de cancers à Périgny et St-Rogatien que dans le reste de la Charente-Maritime mais on ne peut pas écarter un "excès de risque" chez les plus jeunes en particulier à St-Rogatien" explique Jean-Marie Piot de la Ligue contre le Cancer à la rédaction de France 3 Charente-Maritime.

Une usine d’enrobé soupçonnée

Comment l’expliquer ? Pour les habitants des deux communes concernées, ces cas de cancers et de leucémies seraient dus à l’activité d’une usine de la Société rochelaise d’enrobé (SRE), située à Périgny. En 2013, des associations de riverains l’avaient déjà accusée de polluer l’air en dégageant des fumées contenant du chrysène, un composant du goudron classé comme cancérogène pour l’homme.

Mais une étude menée par l’Agence régionale pour la qualité de l’air (Atmo Poitou-Charentes) n’avait conclu qu’à un risque modéré sur l’environnement. Les résultats avaient alors été contestés par les associations. France 3 précise que depuis cette étude, l’usine d’enrobé "a revu son procédé de fabrication".

Expliquer ce sur-risque

Ce qui n’empêche pas l’excès de risque d’être plus important pour les jeunes. Aujourd’hui, les familles des malades espèrent obtenir de nouvelles analyses. Réunies au sein de l’association Santé Avenir Environnement, elles ont obtenu le lancement de nouvelles recherches, coordonnées par l'ARS (Agence Régionale de Santé) et qui réunissent l'Agence de Santé Publique France, le CHU de Poitiers, la Ligue contre le Cancer et Atmo.

Ses premières indications de résultats devraient être dévoilée à la fin de l’année.

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