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Découverte scientifique

Accouchement : le canal pelvi-génital n’est pas le même selon l’origine de la mère

Par Mégane Fleury

Lors d’un accouchement, le nourrisson passe par le canal pelvi-génital. Des chercheurs ont découvert que la forme de celui-ci varie en fonction de l’origine géographique des femmes. 

gorodenkoff/iStock

Chaque femme est unique et son anatomie aussi. Des chercheurs viennent encore une fois de le prouver. Ils ont découvert que le canal pelvi-génital, celui par lequel l’enfant passe lors de l’accouchement, n’a pas la même forme chez toutes les femmes. Les différences reposent sur l’origine géographique de ces dernières. Les résultats de leurs recherches ont été publiés dans la revue Proceedings of the Royal Society B et révélés par Europe 1. 

Des différences liées aux migrations 

Les femmes originaires d’Afrique subsaharienne ont un canal pelvi-génital plus profond. Chez les femmes indiennes d’Amérique du Nord, il est plus large. Pour les femmes européennes et asiatiques, c’est un entre-deux. Selon les scientifiques, ces différences sont probablement liées à l’évolution de l’homme et aux migrations humaines. Plus on s’écarte de l’Afrique, plus la forme et la taille de ce canal sont homogènes. L’Afrique est ce qu’on appelle couramment le "berceau de l’humanité", là où les premiers hommes sont apparus. Les groupes humains qui ont migré ont des gènes moins variés, ce qui explique pourquoi il y a une homogénéité dans certaines régions. 

Des manuels d’enseignement dépassés 

Les chercheurs indiquent aussi que ces différences ont un impact sur la manière dont se déroule l’accouchement. L’enfant se déplace dans le canal pelvi-génital et change de position pour que ce trajet soit plus facile. Or, les équipes médicales peuvent tenter de faciliter la descente de l’enfant, mais si l’on ne prend pas en compte les différentes formes que peut avoir ce canal, cela peut être dangereux, à la fois pour le bébé et pour la mère, d’après les scientifiques.

Ils recommandent de mettre à jour les manuels scolaires, où les modèles présentés ont des bassins de femmes européennes. Ces nouvelles découvertes pourront permettre d’améliorer la prise en charge des femmes lors de leur accouchement. En 2017, 767 000 bébés ont vu le jour en France.