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10 000 à 14 000 décès par an

L'impact du chômage sur la santé est dramatique

Par Mathilde Debry

Une association alerte sur l'impact du chômage sur la santé, dénonçant une "sous-estimation collective du problème".

SARINYAPINNGAM / istock
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Le chômage est une période très difficile à vivre pour la plupart, ce qui impacte nécessairement la santé. "On observe une surmortalité des chercheurs d’emploi, avec 10 000 à 14 000 décès imputables chaque année au chômage", alerte l’association Solidarités nouvelles face au chômage, via une étude qu’elle publie sur le sujet, La santé des chercheurs d'emploi, un enjeu de santé publique.

Cette surmortalité est liée à des pathologies cardiovasculaires plus fréquentes chez les chercheurs d’emploi, aux conséquences de comportements addictifs (tabac, alcool et cannabis) apparus après la perte d’emploi ou encore à des suicides. Le chômage impacte aussi les habitudes de vie : l’alimentation se dégrade et l’activité physique baisse, constituant autant de sur-risque pour la santé. Les chercheurs d’emploi ont ainsi un pourcentage d’obèses supérieur de 42% à celui des actifs.

Asthme, hypertension, diabète, cholestérol, exéma, psoriasis

Par ailleurs, l’ensemble des recherches réalisées en psychologie indique que le chômage est vécu comme une épreuve qui s’accompagne de stress, d’anxiété, de déprime, d’un profond sentiment de honte et de culpabilité, le tout pouvant amener à développer de multiples pathologies. "L’expérience du chômage est souvent un traumatisme, une blessure, surtout lorsque le licenciement est brutal et que la personne n’a pu anticiper aucun moyen de se protéger psychiquement", note le rapport.

Enfin, les maladies chroniques (asthme, hypertension, diabète, cholestérol, exéma, psoriasis) ont tendance à s’accentuer pendant les périodes d’inactivité. 39% des personnes sans emploi déclarent aussi des troubles du sommeil (contre 31% pour les actifs). Au deuxième trimestre 2018, le nombre d'inscrits à Pôle emploi s'est établi à un record de 5,94 millions. Face à ces chiffres vertigineux, l’association dénonce une "sous-estimation collective du problème".