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Le moment du choix

On a percé le mystère de la fécondation

Par Camille Sabourin

Comment parmi des centaines de millions de spermatozoïdes un seul arrive à ses fins? Voilà le mystère. La reconnaissance entre l’œuf de la maman  et le spermatozoïde élu tient à deux protéines spécifiques, Izumo et Juno. Leur reconnaissance est la 1ère étape vitale de la fécondation chez tous les mammifères.

koya79
MOTS-CLÉS :

Tout tient dans la magie d’une rencontre. La fusion intime d’un spermatozoïde et son équivalent féminin, l’ovocyte. Petit problème : si la femme offre UN ovocytes, le mâle, pas avare, mets à sa disposition, dans quelques centimètres cubes de sperme, 200 à 300 millions de spermatozoïdes, tous candidats au jackpot !

Izumo et Juno.

Pourquoi un spermatozoïde en particulier ? L’explication de ce mystère. Il est du à deux protéines: Izumo et Juno.

On commence par, Izumo, qui porte le  nom d’un célèbre sanctuaire japonais dédié au mariage. C’est une protéine, découverte en 2005,  située dans la membrane des spermatozoïdes. Son rôle est de permettre de fusionner avec la membrane d’un ovocyte.

Des chercheurs britanniques ont découvert son pendant féminin et ils l’ont baptisé Juno, en référence à Junon, déesse des mariages et de la fécondité. En créant une version synthétique d’Izumo, ils ont pu observer que le processus de fécondation débute par l’interaction entre ces deux protéines. Izumo du spermatozoïde et Juno situées à la surface de l’ovocyte. Confirmation par l’expérience : les souris femelles conçues sans protéine Juno sont restées infertiles comme les souris mâles dépourvues d’Izumo. 

Un seul élu, au maximum 2 ou 3 dans les grossesses multiples.

Le mystère n’est pas de savoir pourquoi un seul est l’élu mais plutôt pourquoi les autres ne rentrent pas. On a la réponse. Les spermatozoïdes tournent autour de l’ovule pour fatiguer sa membrane. Dès qu’un  d’entre eux réussit à pénétrer, parce qu’il est autorisé par les protéines Juno  qui sont à la surface de l’ovule, celles-ci éteignent leur processus de reconnaissance.

Applications pratiques 

Les chercheurs ont tout de suite pensé au problème de fertilité féminine. Serait-elle due, en partie, à des défauts de ce récepteur Juno. Si tel est le cas, un simple dépistage génétique permettrait d’identifier l’origine du problème et d’adapter les traitements en conséquence. Et puis les chercheurs évoquent également une autre piste d’application de leurs travaux : puisque la protéine Izumo est indispensable à la fusion entre spermatozoïde et ovocyte, c’est peut-être la solution à…la mise au point d’une contraception chimique pour l’homme !  La parité absolue !