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Insuffisants rénaux

La piste d'un bio-rein pour les malades

Par Bruno Martrette

Des chercheurs américains ont annoncé avoir recréé un rein et l'avoir transplanté sur des rats. L'expérience marque une avancée dans la lutte contre l'insuffisance rénale.

LANCELOT FREDERIC/SIPA
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Un bio-rein redonne de l'espoir aux insuffisants rénaux. Des chercheurs américains ont annoncé avoir recréé un rein et l'avoir transplanté dans des rats, marquant une importante avancée dans la lutte contre l'insuffisance rénale.

 

Décrite dans la revue Nature Medicine, l'expérience consistait à enlever les cellules vivantes d'un rein de rat au moyen d'une solution détergente, ne laissant de l'organe qu'une enveloppe de collagène. Par la suite, les chercheurs ont entrepris de repeupler cette structure vide avec des cellules endothéliales humaines, qui recouvrent les parois des vaisseaux sanguins d'un rein, et des cellules rénales prélevées sur des rats nouveaux-nés. 

Une étape risquée, toute la difficulté étant ici de semer ces cellules dans la bonne partie du rein. Enfin, l'équipe a transplanté l'organe ainsi recréé sur des rats vivants dont un rein avait été enlevé. Le nouveau rein a alors commencé à filtrer le sang et à produire de l'urine à travers l'uretère aussitôt l'apport en sang rétabli, et aucun saignement ou caillot n'a été observé. Résultat, « le prototype démontre qu'un bio-rein peut fonctionner, ouvrant la voie à la conception de structures de remplacement pour le foie, le coeur et les poumons », ont affirmé les scientifiques.


« Des travaux ultérieurs sont nécessaires pour affiner les types de cellules afin d'améliorer la fonction organique, et plusieurs obstacles doivent être surmontés avant de procéder à des tests sur des humains », avertissent les chercheurs.
L'un d'entre eux, Harald Ott, du Centre hospitalier général du Massachusetts pour la médecine régénérative, indiquait hier que «  l'objectif était d'aider les millions de personnes souffrant d'insuffisance rénale, dont la vie est gâchée par les dialyses ». En effet, « si cette technologie réussit à être adaptée à des greffes humaines, les patients souffrant d'insuffisance rénale en attente de donneurs de rein ou non candidats à une transplantation pourraient en théorie recevoir de nouveaux organes dérivés de leurs propres cellules afin de prévenir le risque d'un rejet par le système immunitaire », conclut le chercheur.