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Arrêt des subventions

Zika : Sanofi Pasteur stoppe le développement de son vaccin

Par Antoine Costa

Le ministère de la Santé américain a décidé de se retirer de l’accord passé avec le laboratoire, face à la baisse du nombre de cas enregistrés.

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Le ralentissement de l'épidémie de Zika aura eu raison des recherches de Sanofi Pasteur. Le laboratoire français a déclaré « ne pas avoir l’intention de poursuivre le développement, ou de rechercher une licence, du candidat-vaccin contre le virus », explique-t-il dans un communiqué publié discrètement sur son site internet américain, le 1er septembre dernier.

Cette décision a été prise à la suite du retrait de la contribution en provenance du ministère de la Santé américain. Celui-ci avait passé un accord avec la firme à hauteur de 43 millions de dollars, en partenariat avec l’armée. Les recherches portaient sur un vaccin à virus inactivé, qui était entré en essais cliniques de phase II.

Changement de stratégie

Cet accord avait été passé avec le Barda, un service du ministère chargé de répondre aux menaces bioterroristes, chimiques, nucléaires et pandémiques. Il était critiqué par certains sénateurs, qui lui reprochaient de laisser trop de liberté à Sanofi, disposant d’une licence exclusive, pour fixer le futur prix du vaccin.

Le Barda a signifié à Sanofi Pasteur qu’il souhaitait concentrer ses financements sur « des objectifs plus limités ». Il les cantonnera ainsi à « des études de surveillance », mettant ainsi le développement du candidat-vaccin en suspens.

Le laboratoire avait répondu, comme une douzaine d’autres, à l’appel de l’Organisation mondiale de la santé lancé en 2016. « Sanofi Pasteur répond à l’appel mondial pour le développement d’un vaccin contre le virus Zika, justifié par la rapidité de la propagation de la maladie et les risques de complications médicales », avait alors déclaré le Dr Nicholas Jackson, directeur de la Recherche de Sanofi Pasteur, chargé du projet. L’accord passé avec le gouvernement américain laissait miroiter à la société un financement total, à terme, avoisinant les 130 millions d’euros.

Loin des yeux

Mais la baisse du nombre de cas recensés au cours de l’année 2017 a fait retomber l’inquiétude face au virus, qui avait atteint son point culminant avant les Jeux Olympiques de Rio (Brésil), à l’été 2016. Depuis novembre dernier, Zika n’est plus une urgence mondiale de santé publique pour l’OMS.

Valneva, une société de biotechnologie lyonnaise, serait le seul laboratoire à poursuivre ses recherches pour un vaccin, d’après les informations relayées par Le Dauphiné Libéré. Avec un peu de retard sur le géant Sanofi. Les essais cliniques devraient débuter cet hiver, sur « un vaccin inactivé et hautement purifié », qui « pourrait éventuellement être utilisé chez les femmes enceintes ».

En cas de nouvelle flambée épidémique, le développement du candidat-vaccin de Sanofi Pasteur pourrait aussi être repris.