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Démence : un tiers des cas pourraient être prévenus

Par Anne-Laure Lebrun

Un groupe d'experts a identifié 9 facteurs de risque de démence sur lequel il est possible d'agir en fonction de l'âge.

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La démence ne serait pas une fatalité. Au moins un cas sur trois pourrait être évité en agissant sur le mode de vie, rapporte une étude publiée dans The Lancet. Cette prévention passe, notamment, par le traitement de l’hypertension, la dépression, l’arrêt du tabac ou encore la compensation d’une perte d’audition.
Des résultats encourageants alors que 47 millions de personnes sont atteintes de démence, et que plus de 115 millions de cas sont attendus pour 2050.

Ces travaux sont les premiers à être menés par la Commission du Lancet dédiée à la prévention et au traitement de la démence. Ce groupe d’experts réunit 24 spécialistes originaires du monde entier. Ils ont analysé toutes les études actuellement disponibles sur le déclin cognitif, et ont identifié 9 facteurs de risques de la démence sur lequel il est possible d'agir en fonction de l’âge. Environ 35 % des cas seraient liés à ces facteurs, estiment la Commission.


Obésité, diabète...

Au début de l’âge adulte, l’éducation semble primordiale. Plus le niveau d’instruction est élevé, plus le risque de souffrir d’une démence diminue. A la cinquantaine, palier une perte de l’audition naissante, traiter une hypertension artérielle ou une obésité permettrait de réduire d’au moins 20 % l’incidence de cette maladie. 
Plus tard dans la vie, l’arrêt du tabac, la prise en charge d’une dépression et d’un diabète, l’adoption d’une pratique physique et l’augmentation des interactions sociales peuvent réduire de 15 % l’incidence de la démence.

« L’ampleur possible de ces changements est plus grande que nous pouvions l’imaginer, et les effets semblent plus grands que ceux obtenus avec des médicaments expérimentaux », relève le Dr. Lon Schneider, professeur de psychiatrie à l’université de Californie du Sud Est (Etats-Unis) et membre du groupe de travail. Prévenir ces facteurs de risques peut nous permettre de réduire le fardeau de ces maladies ».

Traiter autrement

Les chercheurs ont également examiné l’effet des interventions non pharmacologiques réalisées auprès des patients atteints de démence comme les séances de psychologie ou les activités de jardinage ou d’exercice physique. Ils ont observé qu’elles jouaient un rôle clé dans la prise en charge de ces malades, notamment pour atténuer l’agitation et l’agressivité.

« Les antipsychotiques sont fréquemment utilisés dans ces indications, mais ces médicaments sont sources de préoccupations car ils augmentent lae taux de mortalité, favorisent les accidents cardiovasculaires et les infections, sans mentionner l’importante sédation qu’ils provoquent », indique le psychiatre américain.

La Commission s’est donc prononcée en faveur des traitements non thérapeutiques et d’une prise en charge plus individualisée des malades. Ils mettent également l’accent sur les efforts à fournir pour améliorer la prévention de ces maladies neurodégénératives.