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Prévalence

Tabac : le paquet neutre aide à réduire la consommation

Par Suzanne Tellier

Le paquet neutre diminue l’attractivité du tabac et pourrait réduire la prévalence de la consommation de tabac, selon une revue Cochrane.

ALLILI MOURAD/SIPA

Oui, ça marche. Exposé à de nombreuses critiques, le paquet neutre pourrait pourtant s’avérer efficace pour réduire la prévalence du tabagisme. Tel est le constat établi par une revue Cochrane publiée fin avril, consacrée à ce dispositif qui complète la panoplie d’outils de lutte contre la consommation de tabac.

Ses auteurs ont passé en revue 51 études consacrées à l’impact du paquet neutre, instauré pour la première fois dans le monde en 2012 en Australie, avant que la France ne lui emboîte le pas il y a quelques mois de cela.

Consommation en baisse

L’Organisation Mondiale de la Santé préconise elle-même de mettre en place des paquets de cigarettes standardisés, « sur la base de données relatives à la promotion du tabac en général » et sur l’impact d’un changement de conditionnement « sur les connaissances, les attitudes, les croyances et les comportements », rappellent les auteurs de la revue.

Reste que le paquet neutre a été peu évalué en amont, faute de connaissances sur son impact direct. Pour pallier ce défaut de données, l’équipe de chercheurs a rassemblé les études australiennes, « différentes par leur méthodologie et l’objet des mesures », précise-t-elle.

Ces données sont favorables au conditionnement standardisé. « Une grande étude observationnelle » a ainsi montré que la prévalence du tabagisme a diminué en Australie après l’introduction du paquet neutre, bien que cette baisse soit pas directement attribuée au nouveau conditionnement – cela serait en fait impossible à prouver, expliquent en substance les auteurs. Il s’agit plutôt d’un effet d’association que de causalité.

"Moins attrayant"

Les données des autres études indiquent que le paquet neutre « est moins attrayant, ce qui peut expliquer en partie la baisse de la prévalence observée », peut-on lire. En tout cas, les chercheurs n’ont pas trouvé de données suggérant que le paquet neutre pourrait augmenter la consommation de tabac.

Aucune des études ne mesurait directement l’influence du paquet neutre sur le début de la consommation ou l’arrêt du tabac, ni n’évaluait s’il empêchait les anciens fumeurs de se remettre à fumer, ajoutent les chercheurs, pour qui l’introduction de cette mesure est trop récente pour que l’on dispose de données sur l’impact à long terme.

« Les données probantes continueront à se multiplier avec l’adoption par d’autres pays du paquet neutre et avec l’achèvement d’études évaluant les effets à plus long terme de la politique australienne.

« Il est difficile d’évaluer l’impact du paquet neutre sur la consommation, mais les données disponibles, bien qu’elles soient encore limitées, indiquent qu’il peut réduire la prévalence du tabagisme », concluent les chercheurs.