ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Douleur : la bière est-elle aussi efficace que les médicaments ?

Analgésie

Douleur : la bière est-elle aussi efficace que les médicaments ?

Par la rédaction

Pour limiter la consommation de codéïne, il serait possible de se tourner vers... l'alcool ! Des vertus anti-douleur qui sont tout de même à prendre avec précaution.

bogdan.hoda/epictura
MOTS-CLÉS :

Combattre le mal par le mal. Ce proverbe résume assez bien les récents travaux de l’université de Greenwick (Royaume-Uni) publiés dans The Journal of Pain. Les chercheurs britanniques suggèrent que boire deux pintes de bière seraient aussi efficace que prendre un comprimé de codéïne pour atténuer la douleur.

Pour parvenir à cette conclusion, le Dr Trevor Thompson et son équipe se sont appuyés sur une vingtaine d’études évaluant les propriétés analgésiques de l’alcool. A l’issue de cette analyse, ils ont constaté que consommer deux pintes de bière permet de diminuer d’au moins un quart la douleur chez des volontaires.

Dans le quotidien britannique The Independant, le Dr Thompson explique qu’en atteignant un taux d’alcoolémie de 0,8 grammes par litre de sang, il est possible « d’augmenter son seuil de tolérance à la douleur » et ainsi réduire sa perception. A noter qu’un verre d’alcool pris dans un bar ou un restaurant équivaut à une unité, soit 10 g d’alcool pur, et ce quelle que soit la boisson alcoolisée.

D’après les chercheurs, les effets de l'alcool s’approchent de ceux observés avec la codéïne, un opiacé puissant dérivé de l’opium. Cette propriété pourrait être liée à une action de l’alcool sur les régions cérébrales impliquées dans la gestion de la douleur, ou à une réduction de l’anxiété.  

 

Une boisson aux multiples dangers

« Ces résultats semblent expliquer le mésusage de l’alcool par des personnes en proie à des douleurs persistantes, malgré les conséquences pour la santé sur le long-terme », notent les auteurs. Et ces derniers insistent sur le fait que leurs travaux ne signifient pas que l’alcool est sans danger.

De fait, l’alcool est l’une des principales causes de mortalité évitable en France. Chaque année entre 40 000 et 50 000 décès sont attribués à l’alcool, et quelque 5 millions de personnes souffrent de difficultés psychologiques, médicales et/ou sociales à cause de l'alcool. 

S’il est difficile d’établir une frontière entre une consommation sans risque et une consommation excessive et dangereuse pour la santé, les autorités sanitaires françaises ont tout de même fixé des seuils. Pour les femmes, il est recommandé de ne pas boire plus de 2 verres par jour, et cette limite est fixée à 3 pour les hommes.