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Etude du BMJ

Dépression : associée à un risque accru de cancers mortels

Par la rédaction

Les cancers mortels surviennent plus souvent chez des personnes qui se sont déclarées en détresse psychologique, selon une étude.

kmiragaya/epictura

Les cancers ne sont pas qu’affaire de génétique ou d’hygiène de vie. Selon une étude menée Royaume-Uni, l’état psychologique jouerait un rôle dans la survenue de cancers mortels. Les travaux, publiés dans le BMJ et relayés par l'Agence France-Pressemontrent ainsi que les personnes dépressives ou anxieuses ont plus de risques de mourir de certains types de cancer.

L'analyse du parcours de plus de 160 000 adultes en Angleterre et au Pays de Galles révèle en effet que ceux qui se sont déclarés en détresse psychologique sont plus fréquemment morts à la suite de leucémies, de cancers de la prostate ou du système digestif (côlon, pancréas, oesophage).

Santé mentale et physique

Les chercheurs soulignent toutefois qu'il s'agit d'une observation statistique, qui ne signifie pas forcément qu'il y a un lien de cause à effet entre état psychologique et cancer. Toutefois, ces résultats viennent s'ajouter aux nombreux indices de l'existence d'interactions entre santé physique et santé mentale.

Des recherches ont ainsi déjà montré que les symptômes de dépression et d'anxiété sont associés à un risque plus élevé de maladie cardiovasculaire. Mais le lien avec le cancer était jusqu'à présent peu connu, expliquent les chercheurs.

L'équipe a analysé 16 études de suivi de populations sur le long terme (une dizaine d'année en moyenne). Sur 163 363 personnes âgées de 16 ans ou plus, et qui n'avaient pas de cancer lors de leur inclusion dans l'étude, 4353 sont mortes de cette pathologie au cours de la période d'observation.

Un surrisque élevé

Selon l'analyse réalisée, les personnes décrivant des symptômes de dépression et d'anxiété dans les questionnaires sont environ 80 % plus nombreux à être mortes de cancer du côlon, et plus de deux fois plus  à avoir succombé à un cancer de la prostate, du pancréas ou de l'œsophage. Pour la leucémie, c'est même près de quatre fois plus.

Les chercheurs se sont notamment penchés sur les cancers hormonodépendants ou liés au mode de vie. Des études suggèrent que le déséquilibre hormonal lié à la dépression conduit à une production plus élevée de cortisol et inhibe les mécanismes naturels de réparation de l'ADN, ce qui affaiblit les défenses face au cancer. Il est par ailleurs établi que les personnes dépressives ont davantage tendance à fumer, à boire et à devenir obèses, trois facteurs de risque du cancer.

Une causalité inversée ne peut pas être exclue non plus. La dépression pourrait être provoquée par les symptômes d'un cancer pas encore diagnostiqué, et non la cause du cancer, avertissent les chercheurs. D'autres recherches sont ainsi nécessaires pour confirmer le lien et démêler les causalités.

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