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Images ultra-violentes

Stress post-traumatique : deux modérateurs attaquent Microsoft

Par la rédaction

Deux modérateurs de Microsoft exposés à des images violentes se disent atteints de stress post-traumatique et ont porté plainte contre leur employeur.

photogearch/epictura

Traumatisés. Aux Etats-Unis, deux anciens employés chez Microsoft portent plainte contre leur entreprise. Chargés de modérer les contenus potentiellement illégaux, ils se disent aujourd'hui victimes de stress post-traumatique, déclenché par leur mission.

Jenry Soto et Greg Blauert reprochent à leur ex-employeur de ne leur avoir apporté aucun soutien psychologique alors qu’ils manifestaient une souffrance profonde, générée par les tâches qu'ils avaient à effectuer en tant que modérateurs, rapporte le Guardian.

Ces deux anciens membres de la « online safety team » du géant américain étaient en effet chargés de consulter les contenus signalés par les internautes ou par un programme informatique, et de les supprimer s’ils s’avéraient illégaux, voire de saisir les autorités, comme l'exige la loi américaine.

Vidéos ultra-violentes en continu

Aussi, étaient-ils contraints de visionner des contenus « inhumains et répugnants », et ce, en continu, écrivent-ils dans leur plainte. Parmi ces contenus : des photos ou vidéos de meurtre, de la pédopornographie, des « agressions sexuelles indescriptibles », de « l’ultra-violence »…

Les deux employés ont exécuté ces tâches pendant plusieurs années, au cours desquels ils expliquent avoir développé des symptômes dépressifs, des « attaques de panique », des « hallucinations visuelles ». Jenry Soto se dit incapable d'approcher de jeunes enfants, dont son propre fils, dont la présence fait remonter les images des « violentes agressions d'enfants dont il a été témoin ». 

Greg Blauert affirme également être victime d’un « syndrome de stress post-traumatique » qui se déclenche à chaque fois qu'il croise des adultes ayant l’apparence, à ses yeux, de « potentiels agresseurs » ou lorsqu'il est exposé à tout contenu numérique «  relatif à l'enfance ». Il se dit d'ailleurs incapable de retourner travailler.

Il reproche également à son ex-employeur de ne pas l'avoir pris au sérieux lorsqu'il a exprimé son malaise. Il se serait notamment vu conseiller d' « aller fumer », de « se balader » ou de « jouer à des jeux vidéos pour se distraire », peut-on encore lire dans la plainte.

Microsoft conteste

« Microsoft prend au sérieux sa responsabilité de supprimer et de signaler les images pédopornographiques partagées sur ses services, tout comme la santé et la résilience des employés qui s'acquittent de cette tâche importante », a réagi le géant américain dans un communiqué.

Elle assure en outre qu'un soutien psychologique renforcé est apporté à ses salariés, et qu'elle utilise des technologies pour « réduire le réalisme des images », comme du floutage ou des filtres. Microsof affirme par ailleurs que les modérateurs qui en font la demande sont assignés à d'autres postes.