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Remodelage myocardique

Infarctus : les omégas-3 à forte dose améliorent la récupération

Par le Dr Jean-Paul Marre

Une consommation d’oméga-3 à forte dose serait bénéfique après un infarctus du myocarde, selon un essai clinique randomisé.

Kzenon/epictura
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Les acides gras oméga-3 sont souvent évoqués pour leur effets protecteurs contre les maladies cardiovasculaires. Une étude randomisée, en double-aveugle, démontre leur intérêt, à forte dose, après un infarctus.

Pour ces travaux, 358 personnes atteintes d’un infarctus aigu du myocarde, et prises en charge selon les recommandations en vigueur, ont été recrutées. Certains patients ont reçu une forte dose (plus de 4 g/jour) d'omégas-3, d'autres un placebo. Les scientifiques se sont spécifiquement intéressés aux marqueurs du remodelage myocardique, un phénomène qui intervient après l’infarctus et qui compromet son pronostic.

Réduction du remodelage myocardique

A 6 mois, il apparaît que les malades du groupe omégas-3 récupèrent mieux. Il montraient en effet une réduction significative de l’index de volume systolique du ventricule gauche et de la fibrose myocardique en dehors de la zone de l’infarctus.

Par ailleurs, il apparaît que les patients qui présentaient la plus forte concentration d'omégas-3 à l'intérieur de leurs globules rouges, présentaient une réduction de 13% de l’index de volume systolique du ventricule gauche par rapport aux patients qui avaient les concentrations les plus basses.

Enfin, la consommation d’acides omégas-3 est associée également à une réduction des marqueurs de l’inflammation systémique, de l’inflammation vasculaire et de la fibrose myocardique. Aucun effet indésirable n’a été signalé.

Les doses fortes sont efficaces

Le post-infarctus immédiat et le remodelage myocardique restent un des enjeux de la prise en charge de cette maladie. En dépit des progrès du traitement et de l’amélioration du pronostic, le remodelage myocardique reste partiellement une énigme avec des conséquences non négligeables (arythmies cardiaques et mort subite).

Cette étude semble démontrer que des doses beaucoup plus élevées d’omégas-3 que celles des habituellement utilisées (4 g/jour versus 1 g/jour) semblent avoir un impact positif sur l'inflammation et le remodelage myocardique à 6 mois en post-infarctus. Cette action pourrait passer par un effet anti-inflammatoire et antifibrosant sur le myocarde restant, myocarde qui est désormais soumis à des contraintes supérieures (pour compenser le myocarde nécrosé).

Une étude plus large est en cours pour voir si le bénéfice d’une supplémentation en omégas-3 à forte dose dans le post-infarctus se traduit par une amélioration du pronostic, au-delà de la seule réduction du remodelage myocardique.