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Les internes s'accrochent à leur avenir

Par Philippe Berrebi

Leurs aînés ont cessé leur mouvement la semaine dernière, les internes, eux, comptent bien faire entendre leur voix aujourd’hui lors de la manifestation nationale à Paris. « C’est le moment de franchir un cap » pour la « suite de la grève illimitée », confie un représentant des internes du CHU de Nancy à Pierre Bienvault du journal La Croix. Une démonstration de force même si elle est financièrement douloureuse. « On nous retire 70 euros par jour non travaillé », calcule un interne de 26 ans.

Mais il en va des conditions de travail. Ces « soutiers de l’hôpital », sont mobilisés plus de 60 heures par semaine, indique le quotidien. Et 21% d’entre eux ne bénéficient pas dur repos de sécurité après une garde de 24 heures.
Au-delà de la pénibilité de leur tâche quotidienne, c’est bien leur avenir que les internes veulent défendre. La liberté d’installation, la revalorisation du secteur 1, autant de slogans qui font s’afficher aujourd’hui dans les rangs des manifestants.

Et puis ,il y a le sacro-sainte liberté de choix du médecin. Et sur ce point, la jeune génération redoute « une dérive vers une médecine à l’américaine ». Une proposition de loi socialiste, qui sera débattue fin novembre, explique le journaliste, acte la « possibilité pour les mutuelles « d’instaurer des différences dans le niveau des prestations lorsque l’assuré choisit de recourir à un professionnel de santé » membre d’un réseau de soins. Demain, résume un gréviste, « ce seront les mutuelles qui diront à un chirurgien quelle prothèse de hanche il doit poser ».
« L’objectif est de diminuer le reste à charge pour les assurés notamment dans les domaines où les renoncements aux soins sont nombreux, comme l’optique ou le dentaire », se défend Etienne Caniard , le patron de la Mutualité française. Avec ces réseaux en mis en place avec des opticiens, des audioprothésistes ou des dentistes, l’objectif, rappelle le journaliste, était bien de « faire baisser les prix négociés pour l’ensemble des adhérents ».

C’est la raison pour laquelle les associations restent prudentes même si elles adhérent au principe des réseaux. La désorganisation de notre système de santé est telle, aujourd’hui, que beaucoup craignent que les assureurs finissent par prendre la main », résume Christian Saout, président du Collectif interassociatif sur la santé.