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Avis de la Commission européenne

Perturbateurs endocriniens : les scientifiques tancent l'Europe

La Commission européenne tarde à rendre ses critères sur l'évaluation des perturbateurs endocriniens. Sept scientifiques s'en agacent dans un commentaire commun.

Perturbateurs endocriniens : les scientifiques tancent l'Europe Steven Depolo/Flickr




Le milieu scientifique s’impatiente. La Commission européenne est légalement tenue de fournir une définition ferme et précise des substances perturbatrices endocriniennes. Mais depuis la date de l’engagement, en 2013, ses membres traînent des pieds. Arrivés en avril 2016, sept scientifiques européens pointent les circonvolutions injustifiées de la Commission.

100 milliards d’euros de dégâts

Grâce à deux lois européennes, votées en 2009 et 2012, lorsque la population de l’Union est exposée de manière notable à certains composés, ceux-ci doivent faire l’objet d’une réglementation qui s’appuie sur l’évaluation des dangers. Les perturbateurs endocriniens sont bien sûr au cœur de la bataille puisqu’ils sont présents dans de nombreux domaines de notre quotidien, des emballages alimentaires aux dentifrices en passant par les pesticides. Le coût de leurs effets délétères sur la santé a été estimé à 100, voire 200 milliards d’euros.

Dans ces conditions, l’inaction ne semble plus tolérable. Et pourtant, la Commission européenne tarde à rendre sa copie. A tel point qu’elle a été condamnée en décembre 2015, après saisie de la Suède. Lobby pour certains, fausses excuses pour d’autres. C’est en tout cas ce qu’expliquent par le menu les auteurs de ce commentaire paru dans Environmental Health Perspectives.

Annoncée pour l’été

Le consensus scientifique n’est pas suffisant pour statuer et une étude d’impact est nécessaire, avance la Commission européenne. Une technique très simple suffit pour établir une hiérarchie entre les différentes substances, répliquent les chercheurs – parmi lesquels des membres de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Ils proposent 3 catégories : les perturbateurs endocriniens, les PE suspectés et les substances endocrinologiquement actives. Dans cette dernière seraient rassemblés les produits dont l’effet nocif n’a pas été démontré.

Des incertitudes persistent sur les mécanismes fins de ces substances et sur leur étendue précise sur la santé. Mais ces doutes ne sont pas suffisants pour bloquer une publication des critères ni même pour lancer une étude d’impact. Ce type de recherche est destiné à quantifier les effets des dangers ou d’une réglementation, et non de définir ces dangers.

L’été dira si la Commission européenne a pris en compte ces remarques. Car le commissaire européen à la Santé, Vytenis Andriukaitis l’a annoncé le 3 mars : les critères devraient être présentés avant l’arrivée de la saison estivale.

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