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Prévention précoce

Obésité infantile : la mesure de l’IMC dès 6 mois est un bon marqueur

Par Jonathan Herchkovitch

La surveillance de l’IMC avant deux ans est un facteur prédictif de l’obésité à l’âge adulte, indiquent les endocrinologues américains.

petrograd99/Pix5

Le surpoids et l’obésité chez l’enfant et l’adolescent sont en hausse en France. Ils restent inférieurs à ceux de bon nombre de pays d’Europe, mais il faut les surveiller. D’après une étude à paraître vendredi prochain et rapportée au congrès des endocrinologues américains, il serait possible de les prévoir dès 6 mois, en surveillant l’indice de masse corporelle (IMC) avant deux ans.

L’IMC n’est pas systématiquement calculé pour les plus jeunes. Pourtant, en analysant les données de 4 000 enfants, les endocrinologues se sont aperçus que le calcul de leur IMC entre six mois et deux ans donnait de bonnes informations sur les risques d’obésité précoce chez l’enfant.
Très tôt, les courbes d’IMC entre les futurs enfants obèses et les autres divergent. En particulier, les enfants de moins de deux ans dont l’IMC figurait parmi les 15 % les plus élevés avaient entre trois et neufs fois plus de risque d’être obèses à six ans.

« Les schémas de croissance chez les enfants atteints d’obésité sévère à six ans étaient différents de ceux des enfants avec un poids normal, et cela dès l’âge de quatre à six mois », explique le Dr Allison Smego, pédiatre endocrinologue à l’hôpital pour enfants de Cincinnati (États-Unis), et responsable de l’étude.

Un bon indice pour les pédiatres

« Nos résultats nous incitent à recommander au pédiatre de mesurer l’IMC lors des visites de routines des enfants dès six mois, afin d’identifier ceux à risques, estime le Dr Smego. Leurs familles pourraient alors être conseillés sur l’adoption d’un mode de vie plus sain. L’IMC ne prend qu’une minute à calculer, mais donne de bonnes informations sur la croissance de l’enfant. »

A partir de deux ans, les enfants sont considérés en surpoids si leur IMC est dans les 15 % supérieurs des normes fournies par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et obèses dans les 5 % les plus élevés.

La France n’est pas épargnée par l’épidémie mondiale d’obésité. Mais contrairement à de nombreux pays, la situation semble s’être améliorée en 4 décennies. Alors qu’en 1975, elle était classée 5e pour l’obésité masculine (4 % de l'obésité masculine mondiale, soit 1,4 million d’hommes) et 8e pour l’obésité féminine (environ 3 %), la France a "perdu" plus de 5 places en 40 ans. En 2014, l'obésité masculine en France représente 2 % de l'obésité mondiale et l'obésité féminine représente 1,7 %.