Rompre avec la grande classe est un art moins compliqué qu’on ne se l’imagine. Oui, on peut se quitter en se regardant droit dans les yeux, sans s’envoyer des noms d’oiseaux. En respectant l’autre. En se respectant soi-même. En se disant qu’on est parti en beauté, sans remords ni regrets.Voici quelques pistes.
Assumer. La rupture est difficile pour tout le monde, celui qui est quitté et celui qui quitte. Mais au moins, celui qui décide doit une explication franche au futur ex.
Ne pas disparaître soudain des radars, du jour au lendemain, sans un coup de fil, sans un rendez-vous, sans rien… La technique de l’homme (ou la femme) invisible n’a rien de très glorieux. Alors courage !
Préparer le terrain. Une rupture que l’on voit venir est plus facile à accepter qu’une rupture qui vous tombe dessus comme la foudre dans un ciel serein. Se rendre insupportable au point de se faire larguer n’est pas très élégant, mais au moins cela a le mérite de montrer qu’il y a de l’eau dans le gaz et que la situation n’est plus tenable.
Anticiper la scène de rupture. On connaît l’autre et son mode de fonctionnement ( il ou elle va pleurer, hurler, s’énerver, craquer, rester muet(te), il vaut donc mieux se préparer à l’avance pour ne pas être désemparé(e ) ou risquer l’escalade de la colère destructrice.
S’interdire le sms laconique ( « je te kiffe mais je te quitte »), on évite aussi le message sur le répondeur ou le post-it sur le frigo. Il faut se résoudre à une vraie annonce, dans un lieu intime. Chacun pourra alors s’exprimer en dehors du regard des autres.
Etre sincère et authentique. La vérité est souvent préférable au mensonge, mais si elle est difficile à exprimer ( on n’aime plus cette fille parce qu’elle a grossi, on le quitte parce qu’on a rencontré quelqu’un d’autre, ). On peut tenter de respecter le narcissisme de l’autre et trouver des explications plus faciles à accepter ( « j’ai des difficultés avec l’engagement », etc). Le mensonge est une vertu quand il fait du bien, c’est un vice lorsqu’il fait du mal, disait notre cher Voltaire. Quoiqu’il en soit, ce n’est plus le moment de régler ses comptes, c’est celui de donner des explications qui sonnent justes.
Déminer la situation. Plutôt que d’armer la kalachnikov. Au « tu es vraiment trop ceci ou trop cela », préférer des phrases qui expriment son ressenti ( je n’étais plus heureux (se), je ne me retrouvais plus dans cette histoire, etc). En disant « je », on devient inattaquable puisqu’on exprime ce que l’on ressent, l’autre ne peut pas dire que c’est faux. C’est l’une des recettes magiques des thérapies de couple.
Exprimer ses motivations le plus calmement possible sans se laisser emporter par la détresse ou la colère de l’autre. Inutile de monter dans les tours, il n’y a plus d’enjeu, on part. Il faut en être persuadé(e ) : une rupture réussie protège l’autre comme soi-même, on se regardera plus tard avec fierté dans la glace.
Eviter les clichés humiliants : « je ne te méritais pas », « tu retrouveras facilement quelqu’un de mieux que moi ». La technique est trop éculée. Une explication « sur mesure » montre à l’autre qu’on le respecte et que l’on reconnaît sa singularité.
Laisser à l’autre tout le loisir de s’épancher ou d’exprimer sa tristesse. On peut naturellement exprimer la sienne aussi sans toutefois occuper le devant de la scène.
Etre parfaitement au clair avec la situation, ne laisser aucune possibilité d’espoir de retour. L’autre pourra ainsi mieux tourner la page et renoncer à cette histoire.
Eviter les fausses bonnes idées comme partir en offrant un bouquet de roses ou en faisant livrer plusieurs pots de Nutella. Au mieux, l’autre pensera que vous êtes encore un peu amoureux et il aura plus de mal à renoncer, au pire que vous êtes un (e ) goujat(e ).
Se protéger aussi. Le ressentiment ou la colère d’un(e) ex s’accompagne parfois d’une vengeance 2.0. En réussissant sa rupture -mais évidemment on ne le fait pas pour ça- on limite le risque d’être vilipendé sur les réseaux sociaux. Petit bénéfice secondaire pas du tout négligeable !