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Médicaments

Plan génériques : premiers effets positifs selon l'IGAS

Par Julian Prial

Le plan d’actions de promotion des génériques fait bouger les lignes. Dix mois après son lancement, leur pénétration sur le marché est passée de 40,8% à 42,9% en volume, selon l'IGAS.   

fedemarsicano/pix5

Dans un baromètre de l'Ifop publié il y a un an, 45 % des Français avouaient refuser encore la substitution du médicament princeps par un générique. Avec une telle méfiance, nul besoin de préciser  que la vente des médicaments génériques en France reste à la traîne, loin derrière nos voisins européens. Alors, pour tenter une nouvelle fois de promouvoir leur usage, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait présenté il y a un an aux principaux acteurs de santé publique, ce mardi, un plan national d’actions.

Ce programme triennal (2015-2017), dont le pilotage a été confié à Muriel Dahan, Inspectrice générale des affaires sociales, « vise à encourager la prescription et l’utilisation des médicaments génériques en ville, à l’hôpital et dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, tout en respectant la liberté de prescription », indiquait la ministre. Elle espérait ainsi réaliser près de 350 millions d’euros d’économies supplémentaires en 3 ans. Dans un rapport publié vendredi, l'IGAS (1) fait un premier bilan des 7 axes et plus de 80 actions lancés.

L'objectif fixé atteignable 

L'inspection se félicite tout d'abord de constater la progression de la pénétration des médicaments génériques sur le marché. « Sur les 10 premiers mois de 2015, la part du répertoire a augmenté de 2,1 points par rapport à la moyenne constatée en 2014 (pour les médicaments délivrés en ville, en dehors de l'hôpital) ». Ils représentent désormais 42,9 % du marché en volume, « ce qui paraît tout à fait satisfaisant compte tenu de l'absence de tombée de brevet importante », précise-t-elle.
Conclusion des inspecteurs, « cette légère croissance montre les premiers effets du plan, même s'il reste encore une marge de progression pour atteindre l'objectif fixé à +5 points de boîtes de génériques vendues en 3 ans », poursuit-elle.

Agir sur les achats hospitaliers 

Par ailleurs, le plan a aussi permis d'autres avancées, notamment pour agir sur les achats hospitaliers,(...) pour améliorer l'utilisation des logiciels d'aide à la prescription ou encore pour rendre le nom des molécules plus visibles sur les boîtes de médicaments, est-il écrit.  
Depuis le 1er janvier 2015, les médecins ont en effet l'obligation de prescrire en Dénomination commune internationale (DCI), c'est-à-dire à partir du nom de la molécule et non du nom commercial du médicament.  
Mais dans une enquête réalisée en octobre par la base de données Vidal, citée par l'IGAS, seuls 70 % des généralistes disaient avoir modifié leur comportement depuis cette mesure, et seulement 53 % des spécialistes. La preuve qu'il reste encore des efforts à faire, même du côté des prescripteurs...  

L'IGAS conclut en rappelant que le plan repose sur une charte signée « par la majorité des acteurs concernés, mais pas par les syndicats de médecins libéraux, ni par l'Ordre des médecins, dans un contexte alors tendu par la loi santé ». 
Conformément au plan, la prescription de génériques fera néanmoins partie des négociations tarifaires qui se déroulent actuellement entre les syndicats de médecins libéraux et l'Assurance maladie. Affaire à suivre donc... 

(1) Inspection générale des affaires sociales