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Avec la viande transformée

Comment l'OMS a classé la viande rouge cancérogène

Par Julian Prial

Comme la charcuterie ou la viande rouge, 400 agents sont classés par l'OMS comme cancérogènes ou probablement cancérogènes pour l’homme. Voici les critères de sélection. 

J. Scott Applewhite/AP/SIPA

L'information est tombée ce lundi comme un pavé dans la mare, ou plutôt dans l'assiette. Pour la première fois, des chercheurs du Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) ont publié une monographie sur les risques associés à la consommation de viande rouge et de produits carnés transformés (charcuterie par exemple). Ils ont classé la première comme « agent probablement cancérogène pour l’homme » (groupe 2A)  sur la base « d’indications limitées ». La viande transformée (1) est, quant à elle, répertoriée comme « agent cancérogène pour l’homme » (groupe 1). Une classifcation qui repose sur des critères bien précis. 

Le CIRC est une agence de l'OMS qui coordonne les recherches sur les causes de cancer chez l'être humain et sur les mécanismes de cancérogénèse. Des groupes de travail interdisciplinaires composés d’experts scientifiques internationaux examinent les études publiées sur un agent et évaluent le degré d'indication de cancérogénicité qu’il présente. 

Le Centre a ainsi défini 4 groupes pour l’être humain. Groupe 1 : agent cancérogène (parfois appelé cancérogène avéré ou cancérogène certain) ; Groupe 2A : agent probablement cancérogène ; Groupe 2B : agent peut-être cancérogène (parfois appelé cancérogène possible) ; Groupe 3 : agent inclassable quant à sa cancérogénicité ; Groupe 4 : agent probablement pas cancérogène. 

Le tableau ci-dessous résume les critères qui ont guidé le classement de la  viande rouge et de la viande transformée dans ces catégories et précise le nombre actuel des agents dans chacun des groupes.



Source : www.cancer-environnement.fr

Ces agents à risque peuvent ainsi amener à une exposition professionnelle certains travailleurs, c'est le cas par exemple des lampes et tables à bronzer (utilisées dans les solarium) ou encore dans salariés qui travaillent dans le raffinage du pétrole. La viande rouge fait partie de cette sous-catégorie du groupe 2A.



Source : Wikipedia

 

 

Comment la France a participé à la monographie du CIRC

L’étude European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition (EPIC) est la plus grande étude réalisée à ce jour sur les relations entre l’alimentation et le cancer. Elle suit plus de 500 000 hommes et femmes et tire avantage de la grande diversité de l’alimentation en intégrant 10 pays d’Europe, du Nord (Norvège et Suède Danemark ) au Sud (Sicile, Andalousie ou Grèce ) et centrale. Elle est coordonnée par le Centre International de Recherches sur le Cancer (CIRC).

E3N, Etude Epidémiologique auprès de femmes de la MGEN (Mutuelle Générale de l'Education Nationale) représente la partie française. Menée par Françoise Clavel-Chapelon (directrice de recherche Inserm), il s'agit d'une enquête de cohorte prospective portant sur environ 100 000 femmes volontaires françaises nées entre 1925 et 1950 et suivies depuis 1990.
Deux localisations cancéreuses sont étudiées en priorité du fait de leur forte incidence : le sein et le colorectum. Les informations concernant d’une part leur mode de vie (alimentation, prise de traitements hormonaux …) et d’autre part l’évolution de leur état de santé, sont recueillies par autoquestionnaires tous les 2 ans depuis 1990. Elles sont complétées par des données biologiques, obtenues sur 25 000 volontaires, à partir d'un prélèvement sanguin stocké à des fins de dosages ultérieurs (études cas-témoins dans la cohorte). Les données sur les facteurs de risque ont fait l’objet de plusieurs études de validation.

Source : Inserm