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Cour des comptes : la facture des kinés et infirmiers explose

Par Stéphany Gardier

 

Les comptes de la Sécurité sociale ont à nouveau été passés au crible par la Cour des comptes, et cette fois-ci, ce sont les auxiliaires médicaux qui se font rappeler à l’ordre par la haute juridiction. Comme le détaille Le Parisien, ce sont les kinésithérapeutes et les infirmiers libéraux qui se font épingler dans le rapport publié ce mardi.

Sans surprise, la Cour des comptes dénonce en premier lieu une mauvaise répartition de ces professionnels de santé sur le territoire. Comme les autres auxiliaires de santé et les médecins, kinés et infirmiers libéraux ont tendance à s’agglutiner dans certaines régions (Bretagne et sud de la France notamment) pour en délaisser d’autres. Visiblement, relève Le Parisien, les restrictions d’installations mises en place il y a 7 ans déjà n’ont pas été des plus efficaces : il y a aujourd’hui cinq fois moins d’infirmiers en Ile-de-France qu’en Corse. Des chiffres qu’il est cependant important de mettre en perspective avec l’offre de soins globale disponible dans les différents territoires de l’Hexagone.

 

Mais c’est moins les disparités régionales de densité des kinés et infirmiers que celles concernant leurs tarifs que pointe la Cour des comptes. Comment et pourquoi les honoraires moyens par patient d’un kiné peuvent-ils varier du simple au double selon les régions ? Pour les soins infirmiers, la Cour avance le montant de 826 euros en Corse, contre 159 en Pays de Loire… Et bizarrement, c’est là où ces professionnels sont les plus nombreux que leurs revenus s’envolent. Pour 2014, les seuls soins infirmiers auraient coûté 6,4 milliards d’euros à l’Assurance maladie. A lui seul, le département des Bouches-du-Rhône compte pour 9 % de ces dépenses… alors que ses habitants ne comptent que pour 3 % de la population.

La Cour des comptes s’inquiète des dépassements d’honoraires, qui deviennent de plus en plus fréquents ; pour les seuls kinés, ils ont coûté 80 millions d’euros en 2014. Mais elle pointe aussi la responsabilité des Caisses primaires d’Assurance maladie, qui ne feraient tout simplement pas assez de contrôles.