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QUESTION D'ACTU

Atteint d'une maladie rare

Des parents ont été accusés à tort de maltraitance sur leur bébé

Des parents se sont battus 3 ans pour prouver que les rougeurs sur la peau de leur bébé venaient de la même maladie que celle de sa mère. Jugés en correctionnelle, ils viennent d'être relaxés.

Des parents ont été accusés à tort de maltraitance sur leur bébé ANWAR HUSSEIN COLLECT/SIPA




Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), « plus de 80 % des mauvais traitements sont infligés aux enfants au sein de la famille, dans toutes les classes sociales ». Pour mettre fin à ces calvaires infantiles, la HAS a déjà publié des recommandations à destination des médecins afin de les aider à détecter les signes de la maltraitance. Sauf que dans ces affaires, les apparences sont parfois trompeuses. Et c'est ce que nous rappelle une triste histoire révélée dans l'Est Républicain ce jeudi. 

 

Des hématomes dus à une maladie rare

L'angio-œdème héréditaire est une maladie génétique orpheline qui peut provoquer des gonflements et des rougeurs qui ressemblent à des hématomes. Il aura donc fallu plus de trois ans à Sabrina et Yoan pour prouver aux services sociaux que Louna, leur fille, en était atteinte, et n'était pas un bébé maltraité.

L'histoire ommence en février 2012, lorsque ces jeunes parents la conduisent aux urgences d'un hôpital de Nancy. La petite, âgée d'à peine trois mois, est somnolente et refuse de téter sa mère. Puis, une fois dans l'établissement, des plaques apparaissent sur sa peau, ressemblant à des coups, notamment « avec un méga hématome recouvrant la moitié du visage », explique son père dans le quotidien régional. Sabrina, qui reconnaît bien là les symptômes de l'angio-œdème héréditaire, dont elle souffre aussi, expose la situation aux médecins. Ces derniers décident néanmoins de signaler l'enfant pour soupçons de maltraitance aux services sociaux et à la police.

 

Le tribunal correctionnel relaxe les parents

Les parents se retrouvent alors tous deux en garde à vue pour « violences volontaires sur mineur de moins de 15 ans avec plusieurs circonstances aggravantes ». De son côté, Louna est placée dans une famille d'accueil, où elle vit toujours actuellement. Relâchés par la suite, Sabrina et Yoan seront finalement mis en examen, raconte l'Est Républicain. Pourtant, les mois passent et la situation ne s'améliore pas pour les parents. Une expertise médicale vient même exclure l'hypothèse de la maladie, et confirmer la maltraitance.

Au final, c'est une prise de sang et l'expertise d'un médecin spécialisé dans cette pathologie très rare qui permettra de mettre fin à une injustice. D'après le pédiatre qui l'a examinée, Louna n'a donc jamais subi de violences, mais a été victime d'une crise d'œdèmes déclenchée par une infection.
Jugés en correctionnelle le 22 juin, les parents ont donc été relaxés.

Mais dans le quotidien régional, l'avocat des parents, Me Strohmann, estime que le mal est fait. « Cela n'aurait jamais dû durer aussi longtemps. Le principe de précaution par rapport aux violences sur mineur a montré sa limite dans cette affaire. Cela a débouché sur un massacre familial », assure l'avocate du couple. Sabrina et Yoan, qui vont pouvoir enfin récupérer leur fille, réfléchissent à présent à poursuivre les services sociaux et l'hôpital .

 

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