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Grogne des syndicats

2 euros d'augmentation pour les CRS "épuisés" par Vigipirate

Par La rédaction

Le ministère de l'Intérieur a proposé une augmentation de deux euros pour les indemnités de déplacement des CRS, « épuisés » par le renforcement du Plan Vigipirate.

KONRAD K./SIPA

Des policiers « épuisés », un ministre dépassé. Les syndicats de police étaient reçus au cabinet du ministre de l'Intérieur, lundi 20 avril, à propos des Indemnités journalières d'absence temporaire (I.J.A.T), absences qui se sont multipliées depuis le renforcement du Plan Vigipirate, décidé après les attentats de janvier contre Charlie Hebdo et l'Hyper Casher.
L’IJAT est une prime touchée, en plus de leur solde, par chaque CRS, peu importe le grade, à chaque déplacement de plus de douze heures. Elle n’avait pas été revue depuis plus treize ans.

Une augmentation de 2 euros

Malgré une reprise du dialogue social engagé par le ministre, Bernard Cazeneuve, le compte n'y est pas pour les syndicats de police. Au cours de la réunion, l'administration a en effet proposé une augmentation de la prime de 30 à 32 euros. « C’est inadmissible et irrespectueux d’oser nous proposer deux euros », s’agace auprès de 20 Minutes Philippe Capon, le secrétaire général d'Unsa-Police, qui « rejette cette proposition et estime qu'elle est déshonorante par rapport à la contrainte » du métier.
De son côté, l'Unité SGP Police FO estime que « l’administration fait une proposition inacceptable ». Le syndicat explique qu'il ne peut « accepter de telles propositions et réitère sa demande de revalorisation de l’I.J.A.T. à hauteur de l’inflation depuis 2002 soit 38 € ».

4 700 policiers et gendarmes mobilisés

Le 7 avril dernier, les effectifs de plusieurs compagnies de CRS (80 policiers par compagnie) s'étaient mis collectivement en arrêt maladie afin de manifester leur grogne contre les effets du plan Vigipirate renforcé après les attentats de Paris en janvier.

Aujourd'hui, d'après l'Unité SGP Police FO, « près de 4 700 policiers et gendarmes surveillent plus de 700 écoles et lieux de culte juifs en France. Ce sont ainsi des moyens quotidiens importants qui sont mis en œuvre pour organiser et assurer la continuité de cette sécurité. En ce qui concerne la durée du plan Vigipirate, Nicolas Comte estime que « c'est difficile à évaluer », mais « si c'est dans les conditions actuelles, cela ne pourra pas durer éternellement ». Il souhaite donc que soient trouvées des solutions en termes d'emploi et de repos.
Les syndicats attendent maintenant l'arbitrage de Bernard Cazeneuve, qui n'était pas présent lors de la réunion.