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Développement cognitif

Prématurés : les échanges avec les parents sont déterminants

Par La rédaction

Le fait de jouer, de parler, d'échanger avec un enfant prématuré limite le risque qu'il grandisse avec des troubles de l'apprentissage. 

PureStock/SIPA

Durant l’enfance, les enfants prématurés, nés avant la 37ème semaine de grossesse, ont un risque plus important de développer des troubles cognitifs ou des difficultés sociales. Ces complications pourraient être réduites grâce à des interactions précoces entre les parents et le bébé, selon une étude publiée dans le journal Child Development.

Jeu et interactions

Des travaux, menés par des chercheurs israéliens de l’Université de Negev, ont étudié l’impact de l’environnement familial et les échanges précoces (jouer, parler, etc) entre les parents et l’enfant. 150 familles à revenus faibles à moyens ont participé à cette étude. Parmi elles, la moitié des enfants étaient nés prématurément sans complications médicales et l’autre moitié était née à terme.
Quand les bébés ont eu 6 mois, les chercheurs ont proposé aux familles un questionnaire afin de mesurer leur niveau de stress et d’anxiété. En parallèle, les séances de jeux entre les parents et les bébés étaient filmées pour évaluer la qualité de leurs interactions et de leur relation.
Enfin au premier anniversaire des enfants, les chercheurs ont étudié leurs capacités cognitives et sociales.

Très sensible à leur environnement

Résultat, les bébés prématurés sont plus sensibles à leur environnement que les enfants nés à terme. En effet, les prématurés exposés à des interactions stimulantes répondant à leurs besoins ont des résultats cognitifs similaires aux enfants nés à terme et même de meilleures capacités à la vie sociale que ces derniers. 

« Alors que le stress parental entraîne des difficultés de développement, un environnement chaleureux diminue les effets néfastes de la prématurité sur le développement intellectuel et améliore les capacités sociales », conclut Noa Gueron-Sela, directrice de l’étude.

 

 

 

L’hypersensibilisation des enfants prématurés à leur environnement indique que l’accompagnement des parents est indispensable. Une étude norvégienne, publiée dans la revue Child Development, montre d’ailleurs que le soutien des parents améliore les capacités d’apprentissage des enfants. 72 familles ont participé à un programme où les parents pouvaient discuter de leurs expériences de la prématurité et apprendre à interpréter les besoins de leur nouveau-né. Le but final des onze sessions était d’améliorer les interactions parent-enfant.

Neuf ans plus tard, les chercheurs ont évalué l’impact de ce programme sur le développement de l’enfant. Les résultats montrent que ceux dont les parents ont participé au programme ont moins de troubles de l’attention et s’adaptent mieux à l’école que ceux dont les autres enfants prématurés. Les résultats indiquent même que les troubles du comportement, les difficultés sociales ou les compétences scolaires n'étaient pas différentes de celles des enfants nés à terme. « Grâce à cette intervention, les enfants prématurés peuvent surmonter plus facilement les difficultés rencontrées lors de leurs premières années de scolarité », conclue Pauline Landsem, doctorante à University Hospital of North Norway et auteure de l’étude.