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Journée internationale : l’épilepsie ne se résume pas aux crises

Mal connue, l'épilepsie touche pourtant 0,7 % des Français. Une Journée internationale est consacrée à cette maladie neurologique. Pourquoidocteur vous propose de faire le point en 5 questions.

Journée internationale : l’épilepsie ne se résume pas aux crises SUPERSTOCK/SIPA




Elle touche sept Français sur 1 000 mais mais fait toujours l'objet d'a priori et de fausses idées. L’épilepsie reste encore trop souvent associée à sa manifestation la plus spectaculaire : la crise de « grand mal» marquée par des spasmes brutaux. En réalité, ses symptômes varient selon la zone du cerveau touchée par l’hyperactivité des neurones. A l’occasion de la Journée internationale de l’épilepsie, pourquoidocteur fait le point sur cette maladie neurologique chronique en 5 questions.

 

- Comment vit-on avec l’épilepsie ?

- Un épileptique peut-il conduire ?

- Le traitement interagit-il avec d’autres médicaments ?

- L’épilepsie a-t-elle des particularités chez la femme ?

- Le sport est-il recommandé aux épileptiques ?

 

 

Comment vit-on avec l’épilepsie ?

Les différentes formes d’épilepsie ont une cause commune : une décharge anormale et simultanée de nombreux neurones. Des traitements antiépileptiques bloquent les altérations de la transmission entre les synapses (connexions entre les neurones). Mais au quotidien, le patient doit éviter tout élément susceptible de déclencher une crise. Pour cela, dès l’annonce du diagnostic, spécialistes et généralistes prodiguent des conseils de vie à leur patient. « L’hygiène de vie n’est pas un mot en l’air », déclare le Dr Mihaela Vlaicu, épileptologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris), contactée par pourquoidocteur. « Les épilepsies nocturnes existent, et une simple privation de sommeil peut déclencher des crises à répétition. L’alcool est également un déclencheur, tout comme les drogues… » Ces recommandations s’appliquent à tous les patients. D’autres formes plus rares demandent des précautions supplémentaires.

 

Ecoutez le Dr Mihaela Vlaicu, épileptologue à Paris : « Il y a des épilepsies sensibles à la stimulation lumineuse intermittente, certains sont mêmes déclenchées par la lecture ou la musique. »

 

Un épileptique peut-il conduire ?

En principe, un arrêté définit l’épilepsie comme une « affection médicale incompatible » avec l’obtention du permis de conduire. Deux crises ou plus sur une période de 5 ans entraîneront mécaniquement une suspension du permis. Dans les faits, les choses seraient de plus en plus compliquées selon le Dr Vlaicu :  « Il est très probable que beaucoup de patients prennent le volant et ne suivent pas nos recommandations. » La spécialiste précie que ce n'est pas le médecin qui prend la décision sur l'aptitude du patient à conduire ou non mais une commission ad hoc.

 

Ecoutez le Dr Mihaela Vlaicu, épileptologue à Paris : « En France, une commission s’occupe des patients qui ont une épilepsie et décident au cas par cas de la possibilité d’avoir le permis. »

 

Le traitement interagit-il avec d’autres médicaments ?

Les nouvelles classes d’antiépileptiques interfèrent peu avec les médicaments plus courants. Les classes plus anciennes, elles, peuvent poser problème. « Certains antibiotiques peuvent notamment interférer avec les antiépileptiques, souligne Mihaela Vlaicu. Par ailleurs, une grippe ou une baisse de l’immunité, peut augmenter le risque de crises chez le patient, si en plus il prend des médicaments, le seuil épileptogène peut être abaissé. »

 

L’épilepsie a-t-elle des particularités chez la femme ?

« Une jeune femme épileptique qui veut entamer une grossesse doit aller voir son spécialistes, pour une prise en charge adaptée », avertit Mihaela Vlaicu. En effet, la grossesse augmente la fréquence des crises. L’épilepsie est aussi associée à plusieurs complications : avortement spontanée, retard de croissance intra-utérin, décollement placentaire, prématurité, hémorragie lors de l’accouchement. Les antiépileptiques, eux, ont un effet tératogène, c’est-à-dire qu’ils augmentent le risque de malformations du bébé. Par ailleurs, les antiépileptiques peuvent aussi diminuer l’action de la pilule.

 

Le sport est-il recommandé aux épileptiques ?

Le sport dans l’épilepsie est un épineux problème dont la Fédération Française de Football (FFF) s’est fait l’écho le 20 janvier dernier. Une activité physique raisonnable est recommandée aux épileptiques. Mais lorsqu’il s’agit d’obtenir un certificat de non-contradicaton à la pratique d'un sport, la réalité est plus nuancée.

 

Ecoutez le Dr Mihaela Vlaicu, épileptologue à Paris : « Le généraliste peut avoir peur de faire des certificats : il suffit d’une seule fois. Je ne ferais pas de certificats pour tous mes patients épileptiques. »

 Il existe cependant des tests, réalisés lors du diagnostic de l'épilepsie, qui permettent de repérer les patients les plus à risque de subir des crises déclenchées par une activité physique intense.

« Les neurologues nous adressent des courriers détaillés. En tant que médecins traitants, nous avons une meilleure vision, mais le risque de crise peut être mieux jugé avec les informations fournies par le spécialiste », considère quant à lui le Dr Philippe Castera, médecin généraliste à Bordeaux (Gironde), contacté par pourquoidocteur. « Pour les jeunes patients, qui suivent leur traitement et qui sont stables, hormis les sports à haut risque, je n’ai pas de problème à faire un certificat. Si j’ai un doute, je contacte le spécialiste ou je consulte la littérature scientifique. Si je n’ai pas tous les éléments, bien sûr, je ne le fais pas. »

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