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MIEUX VIVRE

Dry January

"Une vie heureuse sans alcool est tout à fait possible"

A l’occasion du traditionnel "dry january" ( ou "mois sans alcool"), Laurence Cottet, autrice du nouveau livre "Non ! J'ai arrêté" (Dunod), conseillère en addictologie et présidente de l’association France Janvier Sobre nous expose tous les bénéfices dont elle a profité lorsqu’elle a arrêté l’alcool.

\ Laurence Cottet.

  • Publié le 02.01.2023 à 12h00
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- Mieux vivre santé : Quand avez-vous commencé à boire de l’alcool ?

Laurence Cottet - J’ai commencé à boire de l’alcool très jeune, alors que j’avais à peine 15 ans, car je viens d’un département du nord de la France où l’alcool est très présent. Tous mes événements festifs se déroulaient alors de manière très alcoolisée, et cette tendance s’est aggravée pendant mes études à Lilles. A cette époque, je finissais toutes mes soirées ivre morte.

- Quand est-ce que cette consommation est devenue problématique ?

J’ai sombré dans l’alcoolisme à 35 ans, lorsque mon conjoint est décédé d’un cancer. Les mauvaises habitudes que j’avais prises concernant la boisson se sont alors amplifiées de manière dramatique, et personne n’a été là pour m’arrêter. Un an après la mort de Pierre, je buvais deux bouteilles de vin ou de champagne par jour.

- Vous vous êtes sevrée en 2009. Quels ont été les bénéfices physiques d’arrêter l’alcool ?

Les premiers bénéfices physiques arrivent rapidement lorsque l’on arrête de boire. Au bout d’une dizaine de jours, le visage se dégonfle et la peau devient plus lumineuse. On retrouve également un sommeil de qualité et réparateur, ainsi que le goût des aliments.

A un peu plus long terme, arrêter l’alcool permet aussi de perdre du poids, car ce type de boisson est très calorique. Vous allez aussi retrouver de l’énergie, qui va très souvent pousser à refaire de l’activité physique. Pour ma part, j’ai par exemple repris la marche à pied et le vélo.

- Même question concernant les bénéfices psychologiques ?

Déjà, on retire de chaque jour d’abstinence la fierté d’avoir réussi à arrêter. Vivre sobre est difficile, mais cela permet aussi de retrouver confiance en soi, de la liberté et du temps. Tout cela m’a rendue très heureuse lors de mon sevrage, et même si mon anxiété était toujours là, j’ai réussi à la calmer quelques années plus tard grâce à une psychothérapie.

- Y a-t-il d’autres évolutions positives déclenchées par le sevrage ?

On en parle moins, mais arrêter de consommer de l’alcool permet aussi de faire d’énormes économies !

- Trop boire vous a petit à petit isolée. L'abstinence vous a-t-elle permis de retrouver une vie sociale et familiale ?

J’ai effectivement dû couper les ponts avec les personnes que je fréquentais quand je buvais, car c’étaient de très gros consommateurs d’alcool. J’ai ensuite mis du temps avant de me refaire des amis, mais aujourd’hui, j’ai retrouvé une vie sociale très riche.

Côté famille en revanche, cela reste compliqué, car ils sont dans le déni concernant mes problèmes d’alcool et boivent énormément.

- Vous avez perdu un poste de cadre à cause de l’alcool. Quid de votre situation professionnelle aujourd’hui ? 

Aujourd’hui, j’ai retrouvé mon niveau professionnel d’avant la maladie et je gagne ma vie. J’ai fondé mon cabinet en addictologie en 2019, et je suis depuis débordée de travail. Concrètement, je suis conseillère et j’anime des ateliers ou des conférences sur les addictions en entreprise, afin de faire de la prévention.  

Je suis également la présidente de l’association France Janvier Sobre.

- Pensez-vous qu’une vie heureuse sans alcool est possible en France, où la consommation de cette boisson est complètement banalisée, voire même source de fierté ?

Oui. Personnellement, je n’ai jamais été aussi heureuse qu’aujourd’hui!

Pour aller plus loin, lisez le livre de Laurence Cottet "Non ! J'ai arrêté", publié chez Dunod.
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