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Légionellose : une pneumonie qui ne tue pas que les légionnaires

Légionellose : une pneumonie qui ne tue pas que les légionnaires

La légionellose, ou « maladie des légionnaires », est une infection aiguë du poumon causée par une bactérie appelée « légionelle » (Legionella) qui se développe dans les eaux stagnantes. Elle survient par petites épidémies liées à la climatisation, aux bains à remous et aux canalisations d’eau chaude. Non traitée, elle peut être mortelle.

 

Légionellose : une pneumonie qui ne tue pas que les légionnaires
stacey_newman/iStock
Publié le 12.11.2019
Mise à jour 10.01.2024
Légionellose : COMPRENDRE

Des mots pour les maux
La légionellose est aussi appelée « maladie des légionnaires » car cette infection bactérienne a été découverte à l’occasion d’une épidémie dans un hôtel où se déroulait une réunion d’anciens combattants aux Etats-Unis : « l’American Legion » (29 participants de ce congrès sont décédés sur 182).

Qu'est-ce qu’une légionellose ?

La légionellose est une infection bactérienne aiguë du poumon, potentiellement grave, et causée par une bactérie nommée Legionella.
Cette bactérie a été découverte lors d’une épidémie de pneumonie affectant plusieurs participants d’un congrès d’anciens combattants réunis dans un hôtel à Philadelphie en 1976 (American Legion). La bactérie, qui s’était propagée par le système de climatisation de leur hôtel, a donc été dénommée Legionella.
Il existe plus de 50 espèces de souches de légionelles, mais seulement quelques-unes d’entre elles sont à l’origine des cas d’infections humaines, et 90 % des cas de légionellose en France sont dus à la seule Legionella pneumophila (et surtout son sérogroupe 1).
Les légionelles sont présentes à l’état naturel dans les eaux douces (lacs et rivières), les sources d’eau chaude et les sols humides. À partir du milieu naturel, la bactérie peut coloniser les installations d’eau qui offrent des conditions favorables à son développement (stagnation de l’eau, température de l’eau comprise entre 25 et 45 °C, présence de nutriments). Les légionelles sont résistantes à la chaleur et peuvent de ce fait être retrouvées au fond de cuves d’eau chaude, ce qui impose des moyens spécifiques de désinfection. Ce sont des bactéries « intracellulaires » mais qui peuvent aussi survivre à l’extérieur des cellules.
Il ne s’agit pas d’une maladie contagieuse entre personnes : la contamination se fait par voie respiratoire, mais surtout par inhalation d’eau contaminée diffusée en aérosol. La contamination se fait essentiellement à partir des systèmes de climatisation (tour d’aéro-réfrigération ou TAR), des systèmes de bains à jets ou à remous (jacuzzi) et des canalisations d’eau chaude, sous forme de petites épidémies.
La légionellose touche essentiellement les adultes et en particulier, les personnes fragiles. Elle est exceptionnellement rencontrée chez l’enfant (uniquement chez les enfants très immunodéprimés).

Quels sont les signes de la légionellose ?

La légionellose est un terme général décrivant les formes pulmonaires et non pulmonaires d’infections par Legionella.
Après inhalation des aérosols contaminés, les bactéries sont absorbées au niveau des alvéoles pulmonaires, puis elles envahissent des globules blancs, les macrophages, qui sont des cellules du système immunitaire qu’elles finiront par détruire. Il n’existe à ce jour pas de cas de contamination interhumaine de légionellose rapporté.
• La forme non pulmonaire, la « maladie de Pontiac », est un syndrome grippal aigu, guérissant spontanément et durant en général de 2 à 5 jours. La période d’incubation va de quelques heures à 48 heures. Les principaux signes sont de la fièvre, des frissons, des maux de tête (« céphalées »), un état de malaise et des douleurs musculaires (« myalgies »). Aucun cas mortel ne s’associe à ce type d’infection.
• La forme pulmonaire, la « maladie des légionnaires », a une durée d’incubation allant de 2 à 10 jours. Les signes initiaux sont une fièvre d’abord modérée mais qui s’élève à 39-40 C vers le 3e jour, une perte d’appétit, des maux de tête, un état de malaise, une léthargie.
Certaines personnes peuvent aussi souffrir de douleurs musculaires, de troubles digestifs avec diarrhée surtout, mais aussi nausées et vomissements, ainsi que de troubles neurologiques (état confusionnel, délire).
Le plus souvent, il y a une toux initiale d’apparence bénigne, mais jusqu’à la moitié des malades peuvent cracher des mucosités. La présence de sang dans les expectorations (« hémoptysie ») peut s’observer chez un tiers des malades.
La gravité de la maladie va d’une toux sans gravité à une pneumonie rapidement mortelle. La mort survient à cause de la pneumonie évolutive, qui entraîne une insuffisance respiratoire, ou à cause d’un état de choc associé avec effondrement de la pression artérielle et une insuffisance rénale, puis de tous les organes vitaux (« insuffisance polyviscérale »).
En l’absence de traitement ou en cas de retard du traitement, la maladie des légionnaires s’aggrave en général au cours de la première semaine. La guérison passe par l’antibiothérapie et elle est en général complète, au bout de plusieurs semaines ou mois.

Quelles sont les complications de la légionellose ?

Le risque principal de la légionellose tient à sa forme pulmonaire qui, non prise en charge ou même traitée trop tard, peut conduire au décès, surtout chez les sujets fragilisés.
Les complications les plus fréquentes de la légionellose sont l’insuffisance respiratoire, l’état de choc, l’insuffisance rénale aiguë puis « polyviscérale ». Ces complications sont communes aux autres pneumonies sévères.
Plus rarement, la pneumonie évolutive sévère ou un traitement inefficace de celle-ci peut entraîner des séquelles cérébrales.

Quels sont les facteurs de risque de la forme pulmonaire ?

Le taux de mortalité dépend, bien sûr, de la gravité de la maladie et des circonstances dans lesquelles la maladie a été contractée, mais surtout des facteurs de fragilité de la personne et du retard à la mise en route d’un traitement antibiotique efficace.
La maladie est en général plus grave chez les personnes immunodéprimées ou fragilisées (personnes opérées, personnes âgées, nourrissons). 

Globalement, le taux de décès se situe entre 10 et 15 %. Le taux de décès peut atteindre 40 à 80 % chez le sujet immunodéprimé non traité, mais il peut être ramené à 5 à 30 % par un traitement adapté, en fonction de la gravité des signes cliniques.

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