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Glaucome : le dépistage précoce est primordial

Glaucome : le dépistage précoce est primordial

Le glaucome est une maladie de l’œil qui peut aboutir à la dégénérescence du nerf optique et à une perte progressive de la vision (« cécité »). Cette maladie est le plus souvent secondaire à une élévation de la pression de « l’humeur aqueuse » à l’intérieur de l’œil.

Glaucome : le dépistage précoce est primordial
Darunechka/istock
Publié le 24.02.2020
Mise à jour 12.01.2024
Mots-clés :
Glaucome : COMPRENDRE

Des mots pour les maux
Un liquide est produit en permanence à l’intérieur de l’œil pour maintenir une « tension oculaire » normale : c’est « l’humeur aqueuse ».
L’humeur aqueuse est évacuée dans la chambre antérieure de l’œil, au travers d’un filtre situé à l’angle entre l’iris et la périphérie de la cornée : le « trabéculum ».
Le « glaucome par fermeture de l’angle » est une gêne à l’écoulement de l’humeur aqueuse qui est bloquée dans l’angle entre l’iris et la cornée, ce qui entraîne une élévation de la pression oculaire qui peut être aiguë.
Le « glaucome à angle ouvert » est une gêne à l’écoulement de l’humeur aqueuse qui s’évacue moins bien par le filtre, qui est comme « encrassé », mais il n’y a pas de risque de fermeture aiguë de « l’angle irido-cornéen ».

Qu'est-ce qu’un glaucome ?

Le glaucome est une maladie de l’œil caractérisée par une élévation de la pression de « l’humeur aqueuse », le liquide à l’intérieur de l’œil (la pression « intraoculaire »), et dont le principal risque est la dégénérescence du nerf optique.
L’œil fonctionne exactement comme un appareil photographique. La partie antérieure de l’œil (cornée et cristallin) permet de focaliser les images sur un récepteur sensoriel : « la rétine » (le cristallin fait la mise au point). La partie postérieure de l’œil (rétine, nerf optique) sert ainsi à enregistrer et transmettre les images projetées sur la rétine.
L'humeur aqueuse est le liquide qui remplit la chambre antérieure de l’œil et la partie comprise entre le cristallin et l'iris. Elle est secrétée par les cellules épithéliales des procès ciliaires, de façon continue (1 % de l'humeur aqueuse totale est produite par minute).
L’humeur aqueuse s'écoule ensuite entre le cristallin et l'iris et se dirige ensuite vers « l'angle irido-cornéen » pour être éliminée au travers du « trabéculum » (sorte de filtre régulant la vitesse d'évacuation). Si l'évacuation du liquide est ralentie, la pression à l’intérieur du globe oculaire s’élève anormalement et provoque une souffrance des fibres du nerf optique qui sont les plus fragiles.
Le nerf optique est le nerf qui transmet ces informations au cerveau via les fibres des cellules nerveuses visuelles de la rétine. Il sort à l’arrière de l’œil et transporte donc les images perçues par la rétine jusqu’aux zones visuelles, à l’arrière du cerveau.

Source de la Société Française du Glaucome
Lorsque le nerf optique est abîmé, le champ visuel est réduit. La vision est altérée en débutant par la périphérie (« comme si on regardait dans un tunnel ») et cela peut conduire à la cécité.
Le glaucome est le plus souvent lié à l’augmentation de la pression à l’intérieur de l’œil (« hypertension intraoculaire ») mais, dans une minorité de cas, il se développe alors que cette pression est normale.
Le déficit visuel devient réellement gênant quand la maladie est déjà très avancée, mais il est alors irréversible. Les deux yeux ne sont pas toujours atteints de la même façon, et l’un peut compenser l’autre, ce qui est un facteur supplémentaire de retard diagnostique.

Quels sont les différents types de glaucome ?

• Le glaucome chronique « à angle ouvert » est la forme la plus fréquente de la maladie (90 % des cas). Il est provoqué par l’obstruction progressive du filtre d’évacuation de l’humeur aqueuse (comme un filtre qui « s’encrasse »).
La dégradation de la vision est alors lente, indolore, sans gêne perceptible au début, ce qui complique son dépistage.
• Le glaucome aigu « à angle fermé » est dû à une anomalie de l'anatomie de l'œil empêchant l'évacuation de l'humeur aqueuse, qui a du mal à atteindre le trabéculum. Celle-ci reste bloquée derrière l’iris, qui se colle contre la cornée et ferme l’angle qui donne accès au trabéculum (l’angle « irido-cornéen »).
La pression à l’intérieur de l’œil augmente brutalement et fortement. La personne ressent des douleurs brutales caractéristiques, avec la sensation que « l’œil va exploser », parallèlement à une baisse rapide de la vision.
Il faut alors consulter un spécialiste de l’œil (un « ophtalmologue ») en urgence, pour éviter que le nerf optique ne souffre et que la personne ne devienne rapidement aveugle.
• Les autres glaucomes sont les glaucomes secondaires qui sont liés le plus souvent à un traumatisme de l’œil, comme un choc direct sur l’œil, ou à une maladie inflammatoire de l’œil. Dans de rares cas, le glaucome n’est pas lié à une hypertonie oculaire. Des glaucomes à composante neurologique ou vasculaire, à pression oculaire normale, peuvent entraîner des dégâts similaires. Il existe par ailleurs aussi des glaucomes très rares survenant dès la naissance et appelés glaucomes congénitaux. Leur traitement est chirurgical d’emblée.

Quels sont les signes du glaucome aigu ?

Le glaucome aigu correspond à un gonflement brutal de l’œil, généralement dû à une fermeture de l’angle par lequel passe le liquide intraoculaire (humeur aqueuse), cet angle étant obturé par l’iris.
Le glaucome aigu par fermeture de l'angle survient chez des patients prédisposés, c’est-à-dire ayant un angle irido-cornéen étroit en rapport avec un cristallin plus épais et une profondeur de la chambre antérieure nettement plus faible que la normale, mais il nécessite des causes déclenchantes. La plupart des crises aiguës sont d'origine iatrogène : tous les médicaments mydriatiques utilisés localement ou par voie générale peuvent déclencher une telle crise.
Le malade se plaint d’une douleur violente d’un ou des 2 yeux, un avec œil rouge et dur. La personne perçoit d’abord un halo coloré autour des sources de lumière, puis apparaît une baisse rapide de la vue. Le glaucome aigu est une urgence médicale : sans traitement, la vision de l’œil atteint peut être irrémédiablement perdue en quelques heures.
Les facteurs de risque les plus importants sont l’hypermétropie, un âge supérieur à 45 ans, un début de cataracte, le sexe féminin et l’utilisation de certains médicaments.
Les médicaments à risque en cas de glaucome à angle fermé regroupent les principes actifs à potentiel anticholinergique (à effets périphériques, à effets centraux, à propriétés anticholinergiques accessoires), les principes actifs à potentiel sympathomimétique alpha (effets alpha 1 stimulants, effets mixtes alpha et bêta stimulants, effets indirects) et les principes actifs à potentiel parasympathomimétique indirect (inhibiteurs de l'acétylcholinestérase).
Le traitement consiste à pratiquer une ouverture dans l’iris afin de supprimer définitivement le risque de récidive du glaucome.

Quelles sont les causes du glaucome ?

Les causes du glaucome ne sont pas connues et elles sont vraisemblablement multiples. Plusieurs facteurs semblent néanmoins favoriser cette maladie du nerf optique :
L’augmentation de la pression intraoculaire au-delà de 21 mm Hg : c’est le principal facteur. Cependant, toutes les hypertonies (ou hypertensions) oculaires n’entraînent pas un glaucome, et inversement, il existe des glaucomes avec une pression intraoculaire dans les limites de la normalité.
• L’âge : le glaucome survient en général à partir de 45 ans et sa fréquence augmente avec l’âge.
• La très forte myopie.
L’hérédité : Environ 30 % des glaucomes ont un caractère héréditaire et le dépistage doit être renforcé dans les familles présentant des antécédents de glaucome.

Quelles sont les complications du glaucome ?

Le glaucome est la première cause de cécité en France, devant la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).

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