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En Sierra Leone

Ebola : le virus circule en Afrique de l’Ouest depuis 2006

Par Léa Drouelle

Des chercheurs américains ont étudié des échantillons de virus en Sierra Leone. Les premiers cas de contamination du virus Ebola remontent à 2006, selon les résultats.

Youssouf Bah

Le virus Ebola a déjà causé plus de 600 décès en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia. Des chercheurs de l’Institut des Recherches Médicales des Maladies Infectieuses de l’armée américaine ont fait une découverte étonnante : les premiers cas de contamination sont apparus en 2006 en Sierra Leone, bien avant le début de l’épidémie actuelle, qui sévit depuis six mois.

 

Un premier cas en 2006
Entre 2006 et 2008, la Sierra Leone souffrait d’une épidémie du virus de Lassa, endémique dans le pays, qui cause également une fièvre hémorragique foudroyante. L’équipe du laboratoire américain, qui se trouvait déjà sur place, soumettait chaque année environ 600 patients, souffrant de grosses poussées de fièvre, au test de la fièvre du Lassa. La plupart du temps, seuls 30 à 40 % se révélaient positifs à la fièvre de Lassa. Les scientifiques ont donc voulu savoir quel autre virus était responsable des symptômes observés sur les patients. Une grande majorité des échantillons restants a réagi à la souche Zaïre, une variante du virus Ebola. Un résultat « inattendu » selon les auteurs. « Avant que l’on assiste à l’épidémie, seulement un cas d’Ebola avait été identifié dans la région et en provenance de la Côte d’Ivoire. Nous avons donc été très surpris qu’une variante de la souche Zaïre soit la cause de l’infection en Afrique de l’Ouest il y a plusieurs années. »

 

Des recherches prometteuses
Les scientifiques sont autorisés à poursuivre les recherches à partir des échantillons, en collaboration avec le pays d’accueil. L'Institut espère obtenir des preuves supplémentaires de ce cas isolé afin de l'étudier plus attentivement. Cela pourrait contribuer au développement de contre-mesures médicales et de recevoir des données sur la performance des tests de diagnostic. « Cette collaboration nous permet d'apporter notre expertise pour répondre à une crise sanitaire internationale », déclare Erin P. Edgar, directeur de l’Institut.  « En outre, elle nous permet de tester les diagnostics médicaux que nous développons dans un contexte réel où ces maladies se produisent naturellement », conclut-il.