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Des patients cachés

Ebola : une course contre la montre selon MSF

Par Cécile Coumau

Pour contrôler l'épidémie d'Ebola, il y a urgence à détecter les malades et à suivre les personnes qui ont été en contact avec eux, prévient MSF. Mais, beaucoup de patients se cachent.

Kjell Gunnar Beraas/AP/SIPA
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Les bilans sur l’épidémie d’Ebola se suivent et se ressemblent. Le nombre de personnes infectées et de décès ne cesse de grimper depuis le mois de février. Pourtant, les bilans officiels pourraient être en dessous de la réalité. En effet, comme le mentionne Médecins sans frontières dans un communiqué publié ce vendredi, « des équipes déployées dans les villages commencent activement la recherche des malades ». Le ministère de la Santé de Sierre Leone et l’OMS ont renforcé les équipes de recherche des personnes ayant été en contact avec des malades. Or, le début de l’épidémie remonte à près de 5 mois.


« Seulement la partie visible de l’iceberg »

Les équipes de l’ONG Médecins sans frontières présentes en Sierre Leone « redoutent des patients cachés ». Et les faits semblent leur donner raison. Récemment, près de 40 cas ont été découverts dans un village de l’Est du pays. « Or, nous n’avons aucune idée du nombre de villages affectés, reconnaît Anja Wolz, coordinatrice du programme d’urgence pour MSF. Je crains que nous n’ayons découvert que la partie visible de l’iceberg ».

La fièvre hémorragique Ebola suscite une telle peur que certains malades ne se font pas soigner et qu’il est impossible pour les humanitaires de faire leur travail dans certaines zones. «  Des familles sont chassées de leur village, des malades sont bannis et meurent dans la solitude », déplore Anja Wolz. Pour lutter contre ce phénomène, les équipes de MSF proposent un soutien psychologique aux patients et aux familles, organisent des activités publiques de promotion de la santé avec des patients guéris, et expliquent les modes de propagation du virus.


MSF double ses capacités d'accueil
Maintenant, alors que selon le dernier bilan de l’OMS, 44 nouveaux cas et 21 décès ont été recensés entre le 6 et le 8 juillet, s’engage « une course contre la montre pour contrôler l’épidémie », indique MSF. Pour faire face au nombre croissant de malades, l’association humanitaire a augmenté les capacités d’accueil de son centre de traitement : elles sont passées de 32 à 65 lits. « Mais, le temps nous est compté car plus la détection des malades et le suivi des contacts tardera, et plus il sera difficile de contrôler l'épidémie.»

A l’heure actuelle, 150 employés de MSF travaillent en Sierra Leone.