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QUESTION D'ACTU

Pollution : une ONG accuse de mise en danger de la vie d'autrui





« Plainte contre X pour mise en danger de la vie d'autrui ». Pour alerter sur les dangers de la pollution, c'est la stratégie pour laquelle a opté l'ONG, Ecologie sans frontière. Inédite, cette démarche a déjà le mérite d'être payante médiatiquement, puisque Le Parisien consacre sa une à cette information. Mais l'association vise avant tout les pouvoirs publics, c'est-à-dire le "X" de sa plainte, car « face à ce scandale sanitaire, les pouvoirs publics ne font rien, à part proposer des mesures inopérantes, s'insurge le vice-président d'Ecologie sans frontière, Nadir Saïfi, dans les colonnes du Parisien. Se contenter d'édicter des seuils d'information et d'inciter les automobilistes à lever le pied est grotesque. » 


En fait, le gouvernement a bien évoqué son intention d'instaurer, dès 2014, un système de circulation alternée en période de pics de pollution - comme c'est le cas actuellement - mais pour le moment, comme le souligne Libération, une table ronde devait avoir lieu en janvier sur le sujet. Elle n'a toujours pas été organisée. Et Ecologie sans frontière n'est pas la seule à faire pression sur les pouvoirs publics. L'Europe, aussi, commence à durcir le ton. En février, rappelle Le Parisien, la Commission européenne a envoyé une deuxième mise en demeure : la France doit prendre des mesures plus strictes pour lutter contre la pollution atmosphérique. Une menace qui pourrait bien faire bouger le gouvernement puisque s'il ne passe à l'acte, la sanction est une amende de 100 M€ par an !


La plainte doit être déposée auprès du procureur du pôle de santé publique du TGI de Paris. Car Ecologie sans frontière accuse les pouvoirs publics de mettre en danger la santé des Français. Et les chiffres donnent raison à l'ONG. D'après l'étude Aphekom, menée dans 25 agglomérations européennes, dont 9 françaises, six mois d'espérance de vie pourraient être gagnés pour les plus de 30 ans et près de 1 000 hospitalisations évitées, chaque année, si les normes de l'OMS en matière de pollution atmosphérique étaient effectivement respectées. Et même en dessous des seuils, la vie serait menacée. Une étude publiée en décembre 2013 dans le Lancet a en effet montré qu'une augmentation de 5 microgrammes par m3 de concentration de particules fines dans l'air accroît le risque de mourir de cause naturelle de 7 %. A l'heure où la France est sommée de prendre des mesures pour protéger sa population, la question de la pertinence des seuils mériterait donc d'être posée.

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