L’hôpital pédiatrique de Chicago, aux États-Unis, est jugé coupable de la mort d’Ava Wilson. La petite fille de 11 ans est décédée après avoir reçu une dose mortelle de morphine. L’établissement de santé est condamné à une amende de plus de 20 millions de dollars.
En rémission d’une leucémie, elle souffre de douleurs
“Rien ne peut atténuer la profondeur de la douleur des proches d’Ava, mais la famille est reconnaissante que le jury ait reconnu que sa mort était évitable et qu’elle devrait être encore en vie aujourd’hui”, ont confié les avocats de la famille Wilson à CBS News après la condamnation de l’hôpital pédiatrique de Chicago, où était suivie la petite fille.
En octobre 2020, Ava Wilson est en rémission d’une leucémie, une forme de cancer du sang. Pour éviter une récidive, elle reste très suivie par le service oncologie de l'hôpital pédiatrique de Chicago. Lors d’un rendez-vous, elle se plaint de vives douleurs auprès des équipes soignantes. Des examens sont réalisés pour en trouver la cause.
Les indicateurs semblent mauvais : une élévation des enzymes hépatiques (en lien avec le foie), de faibles numérations plaquettaire et globulaire (pouvant être le signe d’un cancer) et une hypotension artérielle. Selon les avocats de la famille Wilson, elle “pleurait de douleur” et “avait des difficultés à marcher”.
Il est alors décidé, notamment par une infirmière, d’augmenter sa prescription gabapentine - qu’elle prenait déjà - à 100 milligrammes (mg) par jour. En plus, si besoin, elle pouvait prendre 15 mg de morphine toutes les quatre heures. Ce protocole de traitement a été validé par l’oncologue de la petite fille, qui n’a pas jugé l’hospitalisation nécessaire. Environ 36 heures après son retour à domicile, Ava est décédée.
Une dose de morphine trois fois plus importante
Selon les avocats, la petite fille aurait dû être hospitalisée et non pas renvoyée chez elle, avec “le triple de ses précédentes prescriptions”. Une dose qu’ils jugent trop importante, à l’origine de son décès. C’est d’ailleurs ce qu’ont confirmé les analyses post-mortem : une intoxication aiguë à plusieurs substances, notamment à des niveaux mortels de morphine présents dans son organisme.
La prescription d’une posologie élevée, soit plus de 100 mg par jour de morphine, est un facteur de risque de surdose, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Celle-ci se manifeste généralement par l’association de trois symptômes : la contraction des pupilles, la perte de connaissance et la difficulté à respirer.