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Coeur des femmes

The Lancet lance un appel pour lutter contre les maladies cardiovasculaires chez les femmes

Par Mégane Fleury

Les autrices de cet appel formulent dix recommandations pour améliorer la santé cardiovasculaire des femmes, comme réduire les inégalités dans le diagnostic et le traitement, améliorer la prévention ou encore favoriser les études scientifiques sur le sujet.

Tharakorn/ISTOCK
Les décès liés à une maladie cardiovasculaire chez les femmes ont baissé de 4,3% depuis 1990, mais sont en augmentation dans trois pays très peuplés : la Chine, l'Indonésie et l'Inde.
Les décès par maladie cardiovasculaire concernent plus de 6 400 femmes sur 100 000.
En France, 54% des décès par maladie cardiovasculaire concernent des femmes.

C’est une menace pour la santé des femmes : selon une publication de The Lancet, les maladies cardiovasculaires pourraient être responsables de 35% des décès parmi cette population en 2030. Les autrices de ce texte sont 17 expertes, issues de onze pays différents. Elles se sont appuyées sur les données d’une autre étude de The Lancet, parue en 2017, intitulée "2019 Global Burden of Disease Study", pour établir dix recommandations pour diminuer le risque de maladie cardiovasculaire chez les femmes.

Des différences importantes selon les pays

"Les maladies cardiovasculaires chez les femmes sont insuffisamment étudiées, insuffisamment reconnues, insuffisamment diagnostiquées et insuffisamment soignées", constate Roxana Mehran du centre médical du Mont Sinaï aux États-Unis. En 2019, environ 275 millions de femmes en étaient atteintes à travers le monde. La principale cause de décès lié à une pathologie cardiovasculaire chez les femmes est la cardiopathie ischémique, soit la maladie coronarienne. Quant aux facteurs de risque les plus répandus, ce sont l’hypertension artérielle, un taux élevé de cholestérol LDL et un indice de masse corporelle élevé. Les scientifiques constatent des variations très importantes selon les régions du monde : ces maladies sont plus fréquentes en Egypte, en Iran, au Maroc ou aux Emirats Arabes Unis, en comparaison au Venezuela, à la Bolivie ou au Pérou. Le risque de décès par maladie cardiovasculaire chez les femmes est le plus élevé en Asie centrale, en Europe de l’Ouest, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient, en Océanie, et en Afrique centrale.

Des facteurs de risque spécifiques concernant les femmes

Dans cette étude, les scientifiques montrent que les femmes sont concernées par des facteurs de risque particuliers. "Les femmes sont plus susceptibles de souffrir d’inégalités de santé à cause de facteurs culturels, politiques ou socioéconomiques, souligne Bairey Merz, du centre médical Cedars-Sinaï, également situé aux Etats-Unis. Par exemple, certaines normes sociales ou religieuses, comme les restrictions à la pratique des activités sportives, peuvent contribuer au décès par maladie cardiovasculaire chez les femmes." Mieux identifier ces facteurs de risque fait partie des recommandations de la commission à l’origine de cette étude.

Comment réduire le risque de maladie cardiovasculaire ?

Ses autrices appellent aussi à prendre en compte toutes les catégories de femmes, même jeunes, "un groupe parmi lequel les attaques cardiaques et le tabagisme sont en augmentation". Elles insistent également sur la nécessité d’une meilleure représentation des femmes dans les études médicales, d’une formation des professionnels de santé, et des patients, pour détecter les signes des maladies cardiovasculaires. En France, la Fédération Française de cardiologie a publié Coeur et femmes, en 2018, pour alerter sur le risque cardiaque dans cette catégorie de population. Selon ce rapport, les maladies cardiovasculaires sont la première cause de décès des femmes dans le pays : une femme sur trois en décède.