ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Pourquoi se bagarre-t-on pour du papier toilette?

Psychologie

Pourquoi se bagarre-t-on pour du papier toilette?

Par Dr Claire Lewandowski

L’achat massif de papier toilette est une façon de se rassurer avec un produit utile et peu cher.

Ajr_images/iStock

Que l'on soit à New York, à Paris, à Sydney ou en pleine campagne, partout les mêmes scènes de file d'attente pour les supermarchés et de caddies remplis de papier toilette. Souvent moquées sur les réseaux sociaux, ces bagarres pour un produit qui ne paraît pas essentiel à la survie a pourtant une signification psychologique loin d’être anodine.

Le papier toilette qui rassure...

Si le papier toilette est loin de protéger du Covid-19, les achats de masse ayant mené dans certains supermarchés à la pénurie sont en réalité une façon de se rassurer et de se sécuriser dans un contexte incertain dont on ne connaît pas encore l'issue. 

Dans un contexte de pandémie et de confinement, la plupart des gens éprouvent le besoin de mettre leurs familles en sécurité en faisant des stocks de provisions pour des produits qui ne sont pas périssables. Le papier toilette est aussi une façon de maintenir une hygiène associée à une certaine protection contre le virus. En se sentant propre, et surtout en évitant tout ce qui peut être dégoûtant, on renforce le sentiment de maîtrise de la situation. 

Une protection à prix réduit

Le papier toilette est aussi une façon pour les foyers les plus modestes d'avoir un sentiment de contrôle sur la situation. Il s'agit d'acheter un produit accessible, que l'on peut stocker et qui donne l'impression de remplir son caddie de façon volumineuse. 

Plutôt que d'investir inhabituellement dans des produits chers comme des plats surgelés, des conserves ou des soupes que l'on n'est pas certain d'utiliser, le papier toilette représente une valeur sûre et un achat dont l'utilité quotidienne n’est plus à démontrer.

 

En savoir plus : “The Psychology of Pandemics: Preparing for the Next Global Outbreak of Infectious Disease”, de Steven Taylor.