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Alcool : comment le binge drinking réduit la croissance du cerveau des jeunes

Une nouvelle étude met en avant les méfaits du binge drinking sur l'organisme. La "biture express" à laquelle s'adonne de plus en plus de jeunes réduirait la croissance de leur cerveau pas encore fini. 

Alcool : comment le binge drinking réduit la croissance du cerveau des jeunes DragonImages/iStock




Une nouvelle étude pointe du doigt les effets secondaires de l’alcool sur la santé des jeunes. Selon les chercheurs de l’Oregon Health & Science University (Etats-Unis), le binge drinking (soit une alcoolisation massive et de courte durée ayant le plus souvent lieu en soirées étudiantes) réduirait la croissance de leur cerveau. Ces résultats sont parus dans la revue eNeuro.

Pour en arriver à cette inquiétante conclusion, les scientifiques ont étudié les cerveaux de 71 singes macaques adolescents ou jeunes adultes qui avaient volontairement ingéré de l’éthanol ou une boisson alcoolisée. Les scientifiques ont mesuré cette consommation, leur alimentation et leurs habitudes d’hygiène. Ils ont ainsi pu constater une diminution du volume de zones cérébrales bien distinctes de 0,25 ml par an par gramme d’alcool bu. Chez les humains cela correspond environ à quatre bières par jour.

"L’intoxication chronique d’alcool réduisait le développement du cerveau, de la substance blanche cérébrale (une catégorie de tissu du système nerveux central, NDLR) et du thalamus sous-cortical (ce dernier joue un rôle dans les influx sensoriels, sensitifs et moteurs, NDLR)", précise l'étude.

Le binge drinking adolescent affecte-t-il les capacités d’apprentissage à vie ? 

Et si des études précédentes ont montré que le cerveau avait la capacité à récupérer au moins partiellement après la cessation d’alcool, les effets à longs terme sur les fonctions mentales d’une personne qui aurait trop bu dans sa jeunesse restent incertains. "C’est la tranche d’âge où le cerveau se peaufine pour s’adapter aux responsabilités adultes", explique Tatiana Shnikto, auteure principale de ces travaux. "La question est : une exposition à l’alcool à cette période altère-t-elle les habilités d’apprentissage des individus pour la vie ?", s’interroge-t-elle. Quoi qu’il en soit, "le binge drinking à l'adolescence a déjà été associé avec une augmentation du risque de tomber dans l’alcoolisme plus tard dans la vie", rappelle l’étude. 

Il y a quelques années, une étude européenne avait déjà montré les incidences du binge drinking sur la matière blanche cérébrale des jeunes. Sur les tests cognitifs des participants, les effets s’observaient par une moindre mémoire du travail (qui permet de retenir des informations et tenir un raisonnement) et par de moins bonnes capacités d’apprentissage et de compréhension. Les chercheurs avaient également découvert que les garçons étaient bien plus affectés que les filles.

Le binge drinking très populaire chez les jeunes Français

Outre les effets indésirables de la "biture express" sur les performances cognitives, une autre étude a également mis en lumière son impact sur la santé physique des jeunes. D’après elle, les jeunes adultes pratiquant le binge drinking auraient en moyenne une pression artérielle plus élevée que les autres de 2 millimètres de mercure pour les consommateurs mensuels, de 4 mm pour les buveurs hebdomadaires. 

Des résultats d’autant plus inquiétants que le binge drinking est pratiqué par de nombreux jeunes en France. Selon une Enquête menée sur la santé et les consommations à l’occasion de l’appel de préparation à la défense (Escapad) réalisée en 2017, plus de la moitié des jeunes aurait été ivre au cours de sa vie et plus d’un quart aurait connu au moins trois épisodes d’ivresse au cours de l’année. Les buveurs occasionnels sont quant à eux en constante progression depuis 2007. 

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