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Douleurs

Fibromyalgie : l’espoir d’un test sanguin pour diagnostiquer la maladie

Par Mégane Fleury

Pour la première fois, des chercheurs ont identifié des biomarqueurs de la maladie dans le sang de patients atteints de fibromyalgie. 

luchschen/ISTOCK

Diagnostiquer la fibromyalgie aujourd’hui est un processus long, mais cela pourrait changer bientôt grâce à une simple prise de sang. Des chercheurs américains ont identifié, pour la première fois, "l’empreinte moléculaire" de la maladie. Dans un article paru dans le Journal of Biological Chemestry, ils expliquent que leurs découvertes pourrait permettre de développer, au-delà du test, de nouveaux traitements. 

La fibromyalgie, syndrome douloureux chronique diffus d'origine neurologique, a été reconnue par l’Organisation mondiale de la santé en 1992. Mais elle peine encore à être identifiée : "aujourd’hui la plupart des médecins ne se demandent pas si la fibromyalgie est réelle, mais il y a toujours des sceptiques", précise Kevin Hackshaw, l’un des auteurs de cette étude. Cette méfiance est liée aux difficultés de diagnostic : la maladie est principalement caractérisée par les douleurs diffuses qu’elle provoque (fatigue, troubles du sommeil...). Pour l’identifier, les médecins doivent d’abord éliminer toutes les autres hypothèses médicales. 

L’empreinte moléculaire de la maladie 

La recherche a été menée sur un peu plus de patients atteints de différentes pathologies : 50 avaient une fibromyalgie; 29 une polyarthrite rhumatoïde, 19 de l’arthrose et 23 du lupus. Les chercheurs ont utilisé la technique de spectroscopie vibrationnelle, qui permet de mesurer l’énergie des molécules. "Nous avons trouvé des schémas métaboliques reproductibles et clairs dans le sang de dizaines de patients atteints de fibromyalgie", indique Kevin Hackshaw. Le sang des personnes atteintes avait des caractéristiques biologiques différentes des autres. 

L’espoir de meilleurs traitements 

Des essais cliniques doivent être menés pour aboutir à un test sanguin fiable, mais les chercheurs pensent déjà plus loin : à terme, ces résultats pourraient permettre de mettre au point des traitements plus efficaces. D’une part, un diagnostic précoce permettrait de soigner plus vite, et probablement plus efficacement, d’autre part, la signature moléculaire de la maladie pourrait être une base pour développer des traitements plus ciblés. 

La maladie ne se soigne pas, mais les douleurs se traitent aujourd’hui grâce notamment aux opioïdes. La priorité des médecins est de permettre aux malades de se déplacer à nouveau, car contrairement aux idées reçues, l’exercice physique est bénéfique. La fibromyalgie touche entre 2 et 3 % de la population européenne.