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Maltraitance animale

Inde : risque élevé de tuberculose lié aux promenades à dos d'éléphant

Par Mathilde Debry

Il est déconseillé aux touristes de s’approcher des éléphants de Jaipur, en Inde, et de faire de promenade sur leur dos. Les animaux souffrent d'une épidémie de tuberculose. 

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En Inde, "des rapports accablants révélant que des éléphants aveugles et contagieux sont forcés de transporter de lourdes charges au quotidien prouvent qu'il faut mettre fin à ces attractions touristiques", déclare Cyril Ernst, porte-parole de PETA France, une association contre la maltraitance animale. "L'avertissement urgent de PETA vise à protéger les voyageurs ainsi que les éléphants malades et souffrants qui sont privés des soins vétérinaires qui leur sont indispensables, ce qui met tout le monde en danger."

Parmi les éléphants contraints à promener des touristes sur leur dos au Amber Fort de Jaipur, 10 souffrent de tuberculose, une maladie transmissible à l’humain. Il est donc déconseillé aux touristes de s’approcher des animaux, et de faire une promenade sur leur dos, une attraction de la région. L’association a également envoyé une lettre appelant le ministère de la Santé indien à intimer au gouvernement de l'État du Rajasthan de faire mettre les éléphants malades en quarantaine, de leur prodiguer urgemment les soins vétérinaires nécessaires et de faire tester les autres éléphants qui interagissent avec le public.

Une maladie contagieuse

Au-delà de l’aspect sanitaire, l’association dénonce une maltraitance grave et manifeste des éléphants. Plusieurs sont âgés de plus de 50 ans, 19 d'entre eux sont aveugles ou presque, tous souffrent de divers problèmes au niveau des pieds, y compris des ongles trop longs et des bleus aux coussinets. Un grand nombre d'entre eux présentent des comportements stéréotypés, tels que des mouvements répétitifs et des hochements de tête incessants, signes d'une grave détresse psychologique. En outre, 47 de ces éléphants se sont fait retirer les défenses, ce qui contrevient à la loi de protection de la faune de 1972.

La tuberculose est une maladie contagieuse, secondaire à une infection au bacille de Koch (Mycobacterium tuberculosis), se transmet par voie aérienne : une toux, un éternuement, un crachat, voire une simple discussion trop proche de son interlocuteur, projettent les bacilles tuberculeux dans l’air ambiant. La personne qui inhale ces gouttelettes en suspension devient à son tour infectée. On estime qu’un sujet infecté et non traité peut ainsi contaminer 10 à 15 autres personnes en l’espace d’une année.

La tuberculose est contagieuse les 15 premiers jours de sa détection. Chez environ 10% des personnes infectées, elle n’est pas contrôlée par le système immunitaire, et des complications peuvent s’installer, notamment au niveau pulmonaire. Les personnes atteintes doivent être mises à l’isolement pendant 10 à 20 jours, et sont traitées par antibiotiques pendant environ 6 mois.

On pense, à tort, que la tuberculose est une ancienne maladie disparue. Les deux unités du service de psychiatrie de l'hôpital de Dreux ont été par exemple fermées jusqu'au 10 juillet après la détection d'un cas de tuberculose parmi le personnel soignant.

Dépister l’entourage du patient

L’inculture autour de cette pathologie pousse les gens à confondre l’infection (inoffensive dans 90% des cas) et la maladie elle-même. "Un tiers de l’humanité, soit 2 milliards d’individus dans le monde, est infectée par le microbe de la tuberculose, nous explique le professeur François-Xavier Blanc, chef du service de pneumologie du CHU de Nantes et spécialiste de la tuberculose. "C’est-à-dire qu’ils ont déjà rencontré le microbe de la tuberculose et qu’il dort en eux".

Mais 90% des personnes infectées ne ressentiront jamais aucun symptôme et n’en sauront jamais rien. "10% d’entre elles, précise le médecin, présentent en revanche un risque de développer la maladie, parce que le microbe va se réveiller. Lorsque c’est le cas, on dépiste l’entourage du patient pour trouver le cas annexe, le sujet porteur. C’est ce que l’on appelle 'l’enquête autour d’un cas', l’apanage des centres de lutte anti-tuberculose".