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Décryptage

Hypersensibilité aux ondes électromagnétiques : maladie méconnue ou hypocondrie ?

Par la rédaction

L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) reconnaît les symptômes des personnes se définissant comme hypersensibles aux ondes électromagnétiques, mais ne saurait établir de lien direct avec les champs magnétiques environnants. Maladie encore méconnue ou hypocondrie ?

solar22/Istock

Migraine, fourmillements dans les mains, irritabilité, nausées, fatigue... Les symptômes des personnes se définissant comme hypersensibles aux ondes électromagnétiques environnantes sont réels selon les conclusions de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Pour la première fois, l'Anses reconnaît officiellement les souffrances physique et psychologique des ces patients, sans toutefois pouvoir établir de lien  direct avec une intolérance aux champs magnétiques émanant des téléphones portables, antennes relais, micro-ondes et de le wifi.

"Aucune preuve expérimentale solide ne permet actuellement d'établir un lien de causalité entre l'exposition aux champs électromagnétiques et les symptômes décrits par les personnes se déclarant EHS". Mais "quoi qu'il en soit, les plaintes (douleurs, souffrance) formulées par les personnes se déclarant EHS correspondent à une réalité vécue".

L'être humain est-il capable de percevoir des ondes électromagnétiques ? 

"J’ai des maux de tête continuels. Et maintenant que le wifi est partout, j’ai des problèmes d’équilibre et des nausées", raconte à Europe 1 Christiane Esteve, 73 ans, hypersensible depuis 20 ans. Sa souffrance est telle, qu'elle utilise "des baldaquins, des tissus anti-ondes à base de cuivre et d’argent. Je me suis fait un bonnet pour me protéger la tête". Maladie réelle ou hypocondrie ? La peur omniprésente d'être malade à cause des ondes environnantes peut amener le corps à créer ses propres symptômes. La persuasion que l'on y est sensible peut également les amplifier.

Une étude Ifop/Capital menée en 2014 indiquait que 13% des Français angoissent à l'idée d'être malade, même s'ils ne présentent aucun symptômes. Une autre étude menée en 2016 avançait que 73% de ces personnes hypocondriaques avaient par exemple plus de risques que les autres de développer des maladies cardiovasculaires. En outre, se convaincre que l'on est sensible, malade, ou même en danger, peut accentuer les symptômes, la souffrance physique allant de pair avec la souffrance mentale. L'Anses évoque d'autres possibilités comme la migraine.

La communauté scientifique reste dubitative. Si l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) classe les ondes électromagnétiques comme potentiellement cancérigènes, peu d'études peuvent étayer cette théorie. L'Anses appelle à ce que d'autres recherches soient menées sur le sujet et recommande en attendant, une meilleure prise en charge de ces patients qui, quoi qu'il arrive, souffrent de maux avérés.