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Publié dans Science

Cancer : immunothérapie et antibiotique ne font pas bon ménage

L’efficacité des immunothérapies contre le cancer est réduite par l’usage d’antibiotiques, du fait de leur action sur la composition de la flore intestinale.

Cancer : immunothérapie et antibiotique ne font pas bon ménage Giovanni_Cancemi / Pix-5




C’est un résultat important. En permettant de traiter des cancers métastatiques jusque-là en échec thérapeutique, les nouvelles immunothérapies (checkpoint inhibitors) ont révolutionné la prise en charge médicamenteuse du cancer. Malheureusement, le taux de réponse à ces traitements reste globalement assez faible : de 20 à 30 % selon les indications.

Or, deux études publiées dans la revue Science viennent de confirmer que la flore intestinale joue un rôle majeur dans l’efficacité des immunothérapies. La première est française et a été conduite autour de l’équipe du Pr Laurence Zitvogel, à l’Institut Gustave Roussy. Elle montre un impact négatif des antibiotiques sur la survie de patients traités par immunothérapie pour un cancer avancé du poumon, du rein ou de la vessie.

Impact négatif des antibiotiques

« Les résultats de l’étude démontrent qu’en créant un déséquilibre au niveau du microbiote intestinal, la prise d’antibiotiques deux mois avant et jusqu’à un mois après le début du traitement a un impact négatif sur la survie sans progression de la maladie et la survie globale des patients », expliquent les auteurs, dans un communiqué de l’Inserm. C’était le cas pour 28 % des patients.

En séquençant le microbiote intestinal des patients répondeurs, les chercheurs ont identifié une composition différente, enrichie notamment en Akkermansia muciniphila, une bactérie déjà connue pour ses effets favorables sur l’obésité. Réinjectée dans des souris malades, la flore de ces patients a permis d’augmenter l’efficacité des immunothérapies, en aidant à activer certaines cellules immunitaires (pour des raisons encore mal comprises).

Transplantation fécale dans le cancer

« Nos travaux expliquent en partie pourquoi certains patients ne répondent pas », résume le dr Bertrand Routy, hématologue à l’IGR et premier auteur de l’étude. « La prise d’antibiotiques a un impact négatif sur la survie des malades sous immunothérapies, et la composition du microbiote est un facteur prédictif de réussite. »

Ces découvertes sont confirmées par la deuxième étude, conduite au MD Anderson Cancer Center de Houston (Texas), qui montre que la composition du microbiote de patients influe sur leur réponse à l’immunothérapie dans le mélanome métastatique.

Tous ces résultats offrent la perspective d’améliorer les taux de réponse aux immunothérapies à court terme, en contrôlant l’usage d’antibiotiques et en procédant à une manipulation de la flore intestinale, notamment par transplantation fécale.

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