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Epuisement professionnel

Sète : 90 % des policiers sont en arrêt maladie

Par Anne-Laure Lebrun

Leur direction a refusé leur réforme du temps de travail. En réponse, une cinquantaine de policiers de Sète et Agde sont en arrêt maladie pour burn out ou dépression.

Pixinooo/epictura

A Sète et Agde (Hérault), la police est en voie de disparition. Les commissariats de ces deux communes se sont vidés depuis le début de la semaine. A Sète, près de 90 % des effectifs de police secours ont cessé de travailler, soit une trentaine de policiers. Un phénomène qui se répand à Agde. Au total, une cinquantaine de policiers sont en arrêt de travail pour « dépression » et « épuisement professionnel ».

« Il est bien triste d'en arriver là, constate Stéphane Navarro du syndicat Unité SGP POLICE-FO dans un communiqué. Que faut-il aux autorités pour comprendre l'exaspération des policiers ? Que la contagion gagne Béziers, demain, puis Montpellier en suivant ? »

A l’origine de ce mouvement de protestation, le rythme et les conditions de travail qui épuisent les forces de l’ordre. Interrogé par France Info, un fonctionnaire sétois décrit son quotidien : « Les rappels sur les congés, les heures supplémentaires qui ne sont pas payées... On est à flux tendu, on est sollicités en permanence. (...) Nous, on se donne à fond dans notre travail et en retour, on demande juste à avoir de meilleurs conditions ».


Bras de fer avec la direction

Soutenus par les syndicats, les policiers ont réclamé, fin janvier, une nouvelle organisation du travail pour leur permettre de passer plus de temps en famille. Cette proposition prévoyait un week-end de repos toutes les deux semaines contre un toutes les 6 semaines actuellement. Mais la direction départementale de la police a refusé cette réforme. « On ne nous entend pas et on se sent complètement abandonnés. On n'est pas là pour se battre contre notre hiérarchie, on veut juste qu'ils nous entendent et qu'ils nous donnent les moyens de pouvoir travailler », regrette le policier au micro de France Info.

De son côté, les syndicats préviennent que la colère est loin d’être apaisée. « Leur vie privée et leur temps de repos doivent être respectés et aménagés comme cela avait été décidé, a lancé Stéphane Navarro. Tous ont été trahis et il y a de fortes chances pour que ce mouvement fasse tâche d'huile car les policiers sont à bout ».