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Bordeaux

CPAM : une infirmière campe dehors pour se faire entendre

Par Julian Prial

Condamnée à verser 53 000 euros à la CPAM de Bordeaux, une infirmière demande un échelonnement pour le paiement. Pour se faire entendre, elle a déjà campé 2 nuits devant la structure.

GILE MICHEL/SIPA

La Place de l'Europe à Bordeaux (Gironde) est le théâtre d'un drôle d'affrontement. Celui-ci oppose la Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM) de la Gironde à une infirmière libérale. Exerçant depuis 25 ans dans le secteur de Gradignan, Hélène Duflot est en conflit avec la Sécurité sociale à qui elle doit rembourser  54 000 euros.

Il y a quelques mois, elle a en effet été condamnée par l'Ordre National des Infirmiers (ONI) pour des indus, des sommes perçues à tort. Une étiquette de fraudeuse que la professionnelle de santé conteste. « Ça ne me ressemble pas. J’ai peut-être commis des erreurs involontaires, mais je ne suis pas une tricheuse », a-t-elle confié à France3 Aquitaine. Elle a raconté travailler quotidiennement entre 13 et 15 heures. « Ils ont estimé que je passais trop de temps, que ce n'était pas la peine. Ils me demandent de rembourser ce que j'aurais fait en trop », conclut Hélène Duflot.

 

Deux nuits passées à -4°C

Un argumentaire que ne veut pas entendre la CPAM de Bordeaux puisque la structure lui demande de rembourser sa dette en deux ans. Mais Hélène Duflot ne peut pas honorer l'échéancier et risque de devoir vendre sa maison. Elle demande donc un délai de quatre ans que la CPAM a rejeté. Suite au refus de cette dernière, elle a décidé de dormir devant la caisse primaire d'assurance maladie de 22h jusqu'à 5h30. Elle part ensuite soigner ses patients. Malgré le froid actuel (-4°C ce jeudi soir), l'infirmière a déjà enchaîné deux nuits dans ces conditions.

« Elle n’a pas d’autre recours que de mener cette action. Nous nous sommes rapprochés de la CPAM pour échelonner la dette sur quatre ans. Dans un premier temps, nous n’avons pas eu de réponse. Puis nous avons envoyé un premier chèque de 10 000 euros qui a été encaissé. Et depuis deux mois la CPAM retient l’intégralité de ses honoraires télétransmis pour se rembourser, la laissant sans ressource pour payer ses charges », explique l'avocat d'Hélène Duflot. Cette dernière a reçu le soutien d'un collectif, créé sur les réseaux sociaux. Contactée par Franceinfo, la CPAM a précisé que l'infirmière n'avait pas sollicité de rendez-vous mais qu'elle se tenait à sa disposition. Peut-être la fin d'un conflit qui prend des proportions inattendues...