ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Obésité : l'activité physique plus forte que la génétique

Obésité : l'activité physique plus forte que la génétique

Par Stéphany Gardier

La génétique n’est pas une fatalité. Du moins dans le cas de l’obésité. C’est ce que rappellent une nouvelle fois des travaux publiés dans le British Medical Journal, et relayés par La Dépêche.

 

L’obésité, comme de nombreuses pathologies chroniques, est dite multifactorielle. Elle se développe sur la base de prédispositions génétiques avec le concours de facteurs environnementaux qui vont de l’alimentation à l’exposition à certaines substances. Et il n’est pas toujours évident de faire la part des choses.

En 2007, rappelle La Dépêche, des chercheurs britanniques avaient mis le doigt sur un gène, FTO, associé à un risque accru d’obésité. Ces prédispositions génétiques, souvent associées au fait d’avoir des apparentés qui souffrent de la même pathologie, peuvent induire un certain fatalisme, et conduire à renoncer à prendre en charge sa maladie. Le fameux : « On est tous comme cela dans la famille », sous-entendu : « A quoi bon lutter ? ».

 

Les données de la recherche pourraient bien redonner le moral aux patients obèses porteurs de ce gène. C’est en tout cas le message de l’équipe internationale qui signe cette méta-analyse dans le BMJ.

 

Après avoir passé en revue les différentes études conduites sur des patients porteurs du gène FTO, les chercheurs concluent que la prédisposition génétique ne réduit en rien l’effet des prises en charge, que ce soit les régimes, l’activité physique ou encore les traitements médicamenteux. « La prédisposition à l’obésité peut donc être, au moins en partie, contrebalancée par ces interventions », soulignent ainsi les auteurs.

 

Lus sous un autre angle, ces résultats peuvent aussi indiquer que la génétique n’est pas la première responsable du développement de la maladie. Les résultats de cette étude « viennent s'ajouter aux autres indices qui suggèrent que les facteurs » tels qu'un régime alimentaire riche en sucre ou une activité physique réduite « pourraient être plus déterminants » que les facteurs génétiques, a commenté Alison Tedstone, directrice du département nutrition à l'Autorité de santé anglaise, citée par La Dépêche.

 

De quoi soutenir les efforts de prévention, en particulier à destination des enfants prédisposés à l’obésité. La France vient pour sa part de lancer une expérimentation, testée en Seine-Saint-Denis dès le début 2017. De 3 à 8 ans, tout enfant obèse ou à risque d’obésité pourra bénéficier d’un programme personnalisé, qui prévoit des consultations diététiques et psychologiques, doublées d’un bilan d’activité physique.