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QUESTION D'ACTU

Les tribunaux se forment pour aider les patrons en détresse





Se rendre au tribunal de commerce pour y déposer un dossier de redressement judiciaire est une situation que de nombreux chefs d’entreprises peuvent vivre, au moins une fois dans leur parcours. Ce moment coïncide souvent avec une situation de grande détresse psychologique, le plus souvent passée sous silence. Depuis 13 ans, relate La Croix, le dispositif Apesa se déploie dans les tribunaux pour soutenir ces patrons en détresse et parfois éviter le pire.

 

L’Aide Psychologique aux Entrepreneurs en Souffrance Aigüe (Apesa) est née en 2003, à Saintes (Charente-Maritime), de l’association d’un psychologue clinicien, Jean-Luc Douillard, et d’un greffier, Marc Binnié. Leur constat de départ est simple, expliquent-ils sur le site de l’Apesa, la mauvaise santé d’une entreprise va bien souvent de pair avec une atteinte de la santé morale de son patron. Et leur expérience quotidienne, dans les salles d’audience du tribunal de commerce de Saintes, ne fait que les conforter. « Des suicides de chefs d’entreprises, ce n’est pas nouveau. Ce qui l’est, c’est que désormais la fonction de dirigeant devient un facteur de risque », souligne Jean-Luc Douillard, dans La Croix.

 

Plutôt que de donner des informations sur les aides psychologiques disponibles, l’Apesa a fait le pari d’avoir une démarche active, et de proposer directement aux entrepreneurs un accompagnement. Si la personne accepte, elle n’a pas de démarche à faire, mais est recontactée dans les 24 heures par un psychologue. Une idée simple, mais qui change tout, car aller au-devant d’une aide est bien souvent compliqué quand la dépression et les idées suicidaires sont déjà installées, d’autant plus dans un contexte d’échec, difficile à surmonter.

 

Mais pour aider, encore faut-il repérer les personnes à risque. Et qui de mieux placés pour le faire que ceux qui, chaque jour, reçoivent ces entrepreneurs venus effectuer les démarches administratives pour leur société à la dérive ? L’Apesa forme donc les personnels des tribunaux de commerce. Dix tribunaux proposent aujourd’hui le dispositif, qui est en cours d’extension dans 32 autres sites. Une expérimentation est également en cours dans les Charentes pour proposer une Apesa aux agriculteurs.

 

Les fondateurs du dispositif, qui viennent d’en présenter le bilan, sont très conscients des rôles de chacun, et soulignent que le but n’est nullement de transformer les personnels des tribunaux en psychologues, mais « avec l’accord de la personne concernée, de devenir assez simplement, d’abord une sentinelle puis un lanceur d’alerte, afin de passer un relais efficace aux psychologues spécialisés qui prendront en charge « l’inaudible et inavouable » souffrance de certains entrepreneurs défaits ». Depuis 2013, 406 consultations ont été organisées par l’Apesa.

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