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Bactérienne et virale

Epilation du maillot : des risques d'infection

Par Anne-Laure Lebrun

Alors que l'épilation du maillot est très répandue, des chercheurs rappellent que les poils pubiens sont une barrière naturelle contre les bactéries et les virus. 

olinchuk/epictura

L’épilation du maillot comporte des risques pour la santé des femmes, alertent des chercheurs américains dans une étude publiée fin juin dans la revue JAMA Dermatology. Qu’elle se pratique au rasoir, à la cire ou à l’épilateur, l’épilation pubienne est une agression pour les muqueuses vaginales, et elle favorise l’apparition d’infections.

Pourtant, comme le montre cette étude menée par des chercheurs de l’université de Californie-San Francisco, la chasse aux poils est une pratique très répandue. Parmi les 3 316 femmes américaines interrogées, près de 84 % s’épilent dont 62 % choisissent l’option intégrale.

Les femmes jeunes de 18 à 24 ans ont beaucoup plus recours à l’épilation que leurs aînées âgées de 45 à 55 ans. En outre, les femmes plus diplômées, notamment celles ayant fréquenté l’université, sont plus susceptibles de se raser ou s’épiler le maillot que les autres.


Voie royale pour les infections

L’étude révèle également les motivations de cette pratique. Pour 21 % d’entres elles, l’épilation est souhaitée par le partenaire. Plus de la moitié des participantes rapportent également que les rapports sexuels sont une raison. Et dans une moindre mesure, les femmes choisissent d’éliminer leurs poils pubiens avant de partir en vacances pour se sentir à l’aise en maillot de bain ou avant de consulter un médecin.

Mais paradoxalement, l’épilation n’est pas qu’une affaire d’esthétique. Pour près de 6 femmes sur 10, elle est réalisée pour des raisons d’hygiène. Or, l’épilation supprime une barrière protectrice naturelle contre les bactéries et les virus. En arrachant les poils et le bulbe à la cire, l’épilation laisse une voie d’accès royale à tous les agents pathogènes. Des micro-coupures et traumatismes peuvent également se former suite à l’irritation et l’inflammation causée par l’épilation. Des blessures, qui, dans un environnement humide, représentent un terrain parfait pour les infections sexuellement transmissibles comme l’herpès.

Aussi, les chercheurs rappellent que les épilations intégrales sont vivement déconseillées aux femmes. Mieux vaut opter pour une épilation échancrée en laissant tranquilles les poils de la région vulvaire.