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Méta-analyse

Maladie cardiovasculaire : le beurre ne serait pas responsable

Par Audrey Vaugrente

Consommer du beurre n'augmente pas le risque de maladies cardiovasculaires. Une méta-analyse remet en cause les idées reçues.

yelenayemchuk/epictura

Et si le beurre avait été diabolisé à tort ? Les autorités sanitaires du monde entier recommandent de limiter sa consommation. En cause : un risque de maladie cardiovasculaire. Une méta-analyse parue dans PLOS One suggère qu’elles pourraient s’être trompées. En réalité, aucune association n’émerge entre le beurre et ces pathologies.

Risque limité de décès

9 études ont été rassemblées, regroupant un total de 636 151 personnes. Leur cohérence laisse à désirer puisque, selon les cohortes, la consommation de beurre variait de 4,5 grammes par jour à 46 grammes en Finlande. En moyenne, 3,2 portions étaient absorbées chaque jour. Une portion correspond à 14 grammes, selon les critères du ministère américain de l’Agriculture.

« Une consommation excessive de graisses augmente à terme le risque de prise de poids ou de développer une maladie cardiovasculaire », précise le site manger-bouger, qui reprend les recommandations du Programme National Nutrition Santé (PNNS). Il conseille de limiter l’apport en beurre, notamment.

Mais en réalité, le beurre n’est pas associé aux maladies cardiovasculaires, montre la méta-analyse. Le risque de mortalité totale est très faible : chaque portion augmente de 1 % le risque de décès. « Bien que les personnes qui mangent le plus de beurre aient en général des régimes et des modes de vie moins bons, il semble que cet aliment soit assez neutre », tranche Laura Pimpin, qui signe cette publication.

Moins de diabète

Résultat plus surprenant : le beurre pourrait réduire le risque de diabète. Une association inverse se dessine. Pour chaque portion, la probabilité d’en souffrir recule de 4 %. Laura Pimpin estime donc qu’il faudrait le considérer comme « un aliment intermédiaire » : moins sain que les huiles de cuisine (olive extra-vierge, soja, lin), il reste une meilleure option que le sucre ou l’amidon contenus dans le pain et la pomme de terre.

Les chercheurs reconnaissent tout de même que davantage de travaux sont nécessaires afin de comprendre cette association. Car d’autres facteurs entrent en ligne de compte.

La conclusion de cette publication est simple : c’est le message de modération qui s’applique. « La meilleure approche reste de consommer avec mesure les produits caloriques, comme les graisses et le sucre », rappelle le service de santé britannique sur son site NHS Choices. De fait, l’arme la plus efficace contre le diabète et les maladies cardiovasculaires est formée de la combinaison entre activité physique et alimentation variée.