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Sida: des Français sur la piste d'un vaccin thérapeutique

Par Philippe Berrebi

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Difficile de parler de bonne nouvelle lorsque le tiers des 34 millions de malades n’a pas encore accès à un traitement. Malgré tout, un vent d’optimisme souffle sur la lutte contre le sida. Et à la veille de la journée mondiale, vos journaux s’en font l’écho. « Nous avons les moyens de freiner l’épidémie », résume dans le Parisien le Pr Jean-François Delfraissy, directeur de l’Agence nationale de recherche contre le sida (Anrs). Les médicaments antirétroviraux sont utilisés en préventif pour protéger des séronégatifs qui ont de comportements à risque. La recherche, poursuit le directeur de l’Anrs, a permis de réduire de 25 à 2 le nombre de comprimés à prendre tous les jours. La trithérapie a changé la donne. Aujourd’hui, l’espérance de vie des patients se rapproche de celle de la population.

Et des chercheurs basés au  Génopole d’Evry viennent d’apporter une nouvelle contribution à lutte contre le sida. Dans ce pôle scientifique de notoriété mondiale, la société InnaVirVax, rapporte le Parisien, travaille sur un vaccin thérapeutique anti-vih. Il ne s’agit pas d’un vaccin préventif mais il a pour but de soigner les personnes infectées, précise le journaliste.

En attaquant les lymphocytes T CD4, le vih infecte 40 à 50% de nos défenses. Une fois atteints, ils sont détruits par d’autres globules blancs. Résultat, la défense immunitaire des personnes infectées est affaiblie, favorisant ainsi l’arrivée des maladies opportunes. Le vaccin InnaVirVax empêche le virus de reconnaître les lymphocytes T CD4. Il protège donc les défenses naturelles. 
Les tests réalisés cette année sur 24 patients ont montré que le vaccin est bien toléré et qu’il n’est pas nocif. Les essais de phase 2 et 3, qui vont démarrer l’année prochaine sur 50 à 100 patients, permettront d’’évaluer l’efficacité du vaccin sur l’homme et confirmer les bons résultats obtenus sur l’animal. Dans ce cas, une mise sur marché ne se fera pas avant six ans et le vaccin viendrait en complément des traitements actuels.
Le Pr Delfraissy salue, mais avec la prudence qui s’impose,  cette nouvelle piste. Mais regrette que le regard de la société sur les séropositifs n’évolue pas aussi vite que la recherche.