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Pollution atmosphérique

Greffés du poumon : les risques de rejet augmentent près des axes routiers

Par Suzanne Tellier

Les patients qui ont subi une transplantation pulmonaire auraient plus de risques de faire un rejet de greffon ou de mourir s’ils habitent à proximité d’une route à circulation dense.

20 MINUTES/SIPA

Il ne fait pas bon vivre près des grands axes routiers – en particulier pour les transplantés du poumon. En effet, les patients qui ont subi une telle intervention auraient plus de risques de faire un rejet de greffon ou de décéder s’ils habitent près d’une zone de trafic routier que s’ils logent dans une aire peu polluée.

Surrisque de 10 %

Ce constat, issu d’une étude menée à l’Université de Louvain (Belgique), a été présenté ce mardi au congrès annuel de la Société respiratoire européenne. Selon les auteurs de ces travaux, les risques de rejet et de décès seraient augmentés de 10 % à proximité des routes à circulation dense, dont le taux de pollution excède les seuils fixés par l’OMS – ce qui est le cas de la plupart des grands axes routiers, à certaines heures de la journée, du moins.

« L’exposition à court et moyen terme à la pollution atmosphérique est liée à une recrudescence des décès par maladies respiratoires, en particulier chez les populations à risque, a expliqué David Ruttens, qui a mené les essais. Les patients qui ont subi une transplantation pulmonaire font partie des populations les plus vulnérables ».

50 % de décès 

Au-dessus du périphérique, près des grandes routes, ce sont donc eux qui trinquent les premiers. Pour parvenir à cette conclusion, les auteurs ont collecté les données de 5 707 transplantés, reçus dans les centres médicaux de dix pays en Europe de 1987 à 2012. En évaluant la densité du trafic routier à proximité du domicile des patients, ils ont procédé à une estimation du nombre de particules PM10 auxquelles ces derniers ont été exposés. D’autres facteurs ont été pris en compte (âge, sexe, statut socio-économoque, tabagisme…).

Au cours d’un suivi d’une durée moyenne de cinq ans et demi, 2 577 patients (45 %) sont décédés et 2 688 (47 %) ont fait un rejet. Avec une surreprésentation de personnes habitant dans des zones polluées par la circulation.

Environ 50 % des transplantés pulmonaires survivent dans les cinq années suivant leur opération. Ce taux, plus faible que pour les autres greffes d’organes, est dû à un nombre important de rejets de greffon. Selon les chercheurs, la pollution atmosphérique pourrait en être l’une des causes.