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Comité parlementaire de suivi du risque

Allergie à l'ambroisie : un plan de lutte en 5 actions

Par Julian Prial

En Rhône-Alpes, le nombre d'allergiques à l’ambroisie a doublé depuis 2004. Avant la saison des pollens, un Comité de suivi du risque propose un plan de lutte en 5 points.    

L'ambroisie à feuille d'armoise (Ambrosia artemisiifolia L.) fait partie de ce que l'on appelle couramment « les mauvaises herbes ». Son pollen provoque chez de nombreuses personnes des réactions allergiques. Selon l’Observatoire des ambroisies, 6 à 12 % de la population est sensible à l'ambroisie. Peut-être parce qu'il suffit de 5 grains de pollen par mètre cube d'air pour que les symptômes apparaissent. Un constat inquiétant lorsqu’on sait la plante envahit la France. Du coup, la prévalence des allergies flambe.

 

Jusqu’à 16% d’allergiques 

En effet, les résultats de l’étude menée par l’Observatoire régional de Santé Rhône-Alpes, une région fortement touchée, montrent que les signaux sont au rouge.

Publiés ce jeudi, ils révèlent que le nombre de personnes allergiques a doublé depuis 2004 dans cette région. Ainsi, dans les zones fortement impactées par l’ambroisie, les personnes allergiques représentent environ 16 % de la population (contre 13 % en moyenne). Par ailleurs, le nombre de consultations médicales est en hausse et les observateurs notent une prolifération de la plante dans des zones jusque là sauvegardées. Aujourd’hui, le rapport conclut que « les zones urbaines comme les zones agricoles sont touchées. »

 

Un plan en cinq points

Face à cette situation, le Comité Parlementaire de suivi du risque ambroisie rappelle la nécessité absolue de lutter contre cette plante. « La situation de la France ne doit pas ressembler à celle de la Hongrie où 50% du territoire est touché par la plante », écrit-il. D’après le Comité, les clefs de réussite du plan de lutte contre l’ambroisie passe par une action concertée en cinq points :

1 – Un objectif concret doit être défini pour être partagé par tous. Le Comité parlementaires propose : « La lutte contre l’ambroisie vise à interrompre le cycle de reproduction de la plante et à éviter la dispersion des graines dans le but de réduire progressivement le stock de graines présent dans le sol. »

2- La lutte doit être coordonnée. Seul le préfet peut avoir l’autorité nécessaire pour assurer cette coordination des actions et mobiliser les multiples acteurs. A l’image de l’Isère, de la Drôme ou encore de l’Ardèche, où des arrêtés préfectoraux ont été pris.

3- Des référents ambroisie communaux doivent être nommés et formés pour décliner le plan de lutte au niveau de la commune.

4- Les chambres d’agriculture doivent veiller à la mise en œuvre de bonnes pratiques agricoles. Si l’ambroisie affecte tous les milieux (urbains et agricoles), il apparaît que le pollen d’ambroisie est issu des surfaces agricoles. Les agriculteurs en sont les premiers touchés.

5- Une attention particulière doit être apportée aux cours d’eau puisqu’on note l’impossibilité de recourir à des produits phytosanitaires dans ce cas-là et une réalimentation des graines d’ambroisie par le ruissèlement naturel.